Le délai accordé aux propriétaires de véhicules de 5 à 9 ans d'âge pour qu'ils effectuent le contrôle technique obligatoire a été prolongé jusqu'au 31 janvier prochain, selon un communiqué du ministère des Transports. « Passé ce délai, les contrevenants s'exposeront aux sanctions prévues par la loi allant d'une amende de 1500 DA à une peine d'emprisonnement d'une durée de deux à six mois », avertit la même source. Cette décision a été prise après avoir constaté que la majorité des stations de contrôle technique ont été envahies hier par les automobilistes retardataires. Des files interminables se sont formées. Irrités et énervés, les automobilistes avaient les nerfs à fleur de peau. Les responsables des stations de contrôle leur reprochant de s'y prendre à la dernière minute. Selon les statistiques de l'Entreprise nationale de contrôle technique automobile (Enacta), 1,8 million de véhicules de 5 à 10 ans d'âge sont concernés par cette opération, mais seulement 800 000 voitures ont subi le contrôle obligatoire. Le reste, soit un million, viendra s'ajouter aux 350 000 véhicules de moins de 5 ans qui doivent être visités à partir du 1er janvier prochain. Le contrôle technique fait partie des nombreux moyens à même de freiner le phénomène des accidents de la circulation qui prend de plus en plus d'ampleur. La prise en charge des victimes des accidents de la circulation coûte à l'Etat des dépenses colossales, estimées annuellement à 65 milliards de dinars, soit 1,5 à 2% du PNB. Par ailleurs, les victimes des accidents de la route ne souffrent pas seulement de douleurs physiques, mais aussi du sentiment de frustration et de désespoir dû généralement au refus des blessés d'accepter leur handicap qui change souvent le cours de leur vie. En Algérie, les anomalies les plus fréquemment relevées ont trait aux systèmes de freinage et de direction assistée. M. Leghereib, directeur général de l'Enacta, avait déclaré que le nombre de véhicules immobilisés depuis février 2003, date à laquelle le dispositif de contrôle technique a été mis en place, est de 114 224. Le nombre de contre-visites effectuées durant les huit premiers mois de l'année en cours est de 59 287 ; ce chiffre a atteint 191 127 durant les trois dernières années. Il convient de signaler, par ailleurs, que le nombre d'opérations de contrôle effectuées lors des huit premiers mois de l'année 2006 est de l'ordre de 1 013 484. D'un autre côté, le nombre global d'opérations de contrôle opérées depuis février 2003 est de 3 148 160. Intervenant récemment sur les ondes de la Chaîne III, Salem Salhi, directeur des transports urbains et de la circulation routière au ministère des Transports, a donné les chiffres suivants : en 2005, il y a eu 1 million de visites, 85 000 contre-visites et 60 000 immobilisations de véhicules. Pour les dix premiers mois de 2006 : 1,2 million de visites, 65 000 contre-visites et 35 700 immobilisations. La moitié du parc automobile, estimé à 3,5 millions de véhicules dont 2 millions de tourisme, est constitué de véhicules qui ont plus de vingt ans d'âge. Un parc qui est en hausse de 6%. Le contrôle technique périodique des véhicules routiers est une mesure adoptée par les pouvoirs publics dans le cadre du renforcement de la sécurité routière. « Il ne doit pas être perçu comme une contrainte mais comme une évolution normale de notre société », avait affirmé dans un prospectus le ministère des Transports.