Une nouvelle crise du gaz pourrait surgir aujourd'hui entre la Russie et une ex-République soviétique, le Bélarus. Le conflit, comme celui qui avait opposé l'année dernière la Russie à l'Ukraine, porte sur le prix du gaz. La Russie qui négocie, ces derniers temps, tous les contrats de vente de gaz avec ses voisins veut appliquer des prix plus proches du marché. Mais selon plusieurs données, la crise serait moins grave que celle de l'année dernière. Si 80% du gaz que la Russie vend à l'Europe transite par l'Ukraine, seulement 20% du gaz russe vendu en Europe transite par le Bélarus. De plus, Gazprom a assuré avoir accumulé assez de stocks en Allemagne et en Autriche pour éviter une rupture. La Russie pourrait aussi augmenter les volumes de gaz qui transitent par l'Ukraine pour suppléer au déficit que pourraient connaître certains pays européens, principalement l'Allemagne et la Pologne, ainsi que la Lituanie. La direction Gazprom a déjà annoncé son intention de stopper les livraisons de gaz pour le Bélarus si ce dernier refuse d'accepter de nouveaux prix qui sont pourtant moins élevés que ceux que la Russie voulait appliquer à l'Ukraine l'année dernière. En réalité, soutiennent certains observateurs, derrière l'augmentation du prix du gaz se profile l'objectif de Gazprom de prendre le contrôle de l'entreprise publique bélarusse Beltransgaz qui gère le réseau de gazoducs. Il y a quelques jours, Gazprom annonçait « que les négociations en vue de faire passer d'environ 46 à 200 dollars les 1000 m3 le prix de son gaz vendu au Bélarus étaient dans l'impasse ». La semaine passée, une crise avec la Géorgie a été évitée. Le 22 décembre dernier, la Géorgie a accepté de payer le prix demandé par la Russie, à savoir 235 dollars les 1000 mètres cubes. La Géorgie avait refusé de céder à Gazprom une partie des actifs de son réseau gazier contre un prix moins élevé du gaz. Pour le Bélarus, la Russie a proposé d'acquérir des actifs de l'entreprise du réseau gazier comme moyen de paiement qui aiderait à supporter le nouveau prix. Il sera très difficile au Bélarus de s'en sortir vu que le prix du gaz demandé par Gazprom est moins élevé que celui demandé aux autres pays voisins. Samedi, le vice-Premier ministre bélarusse avait annoncé que les deux parties avaient trouvé un accord sur un prix de 100 dollars les 1000 m3 de gaz pour l'année 2007 et il ne restait qu'à finaliser le prix pour 2008-2010. Mais un porte-parole de Gazprom a tempéré l'optimisme bélarusse en déclarant que rien n'était encore signé. L'ultimatum expire dans la matinée d'aujourd'hui, lundi 1er janvier, à sept heures GMT.