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Ath Ouaga (BORDJ BOU ARRÉRIDJ)
Un village en voie de disparition
Publié dans El Watan le 11 - 10 - 2004

Le village d'Ath Ouagag, dans la commune de Harraza (Bordj Bou Arréridj), ne compte pas plus de 200 habitants aujourd'hui, alors que pendant la guerre de Libération nationale, on y dénombrait plus de 5000 âmes.
Lorsque, avec notre guide, nous y parvenons à pied par une piste poussiéreuse, en l'absence de moyen de transport, il nous a semblé remonter le temps, tant tout semble figé à l'époque coloniale. Au détour d'un virage, au milieu d'une vaste forêt de pins, le village apparaît soudainement, plaqué à quelque 1000 m d'altitude contre le flanc des impressionnantes montagnes des Bibans. Le silence est pesant. Un troupeau de chèvres et de moutons paît tranquillement dans une clairière, pendant que le berger barbote avec quelques garnements dans le bassin de Tahemamt, une source captée et dont le bassin est aménagé en lavoir par les femmes du village, comme en témoignent les restes de paquets de lessive jonchant les lieux. « Avec les généreuses précipitations de ces deux dernières années, le débit des sources est satisfaisant, même les ruisseaux coulent sans arrêt », affirme notre accompagnateur pendant que nous entamons la visite du village. Près des deux tiers des maisons sont en ruine. A certains endroits, les ruelles sont obstruées par la chute de murs entiers. Les figuiers verdoyants, qui sont encore en vie dans les cours de certaines demeures abandonnées par leurs propriétaires depuis très longtemps, n'arrivent pas à atténuer le spectacle de désolation qui s'offre au visiteur. « Certaines de ces maisons ont été détruites par les raids de l'armée coloniale en 1955 qui ont vu s'enfuir la moitié des habitants vers Constantine et Alger. Si certains parmi eux reviennent se ressourcer en été, d'autres en revanche ont tiré définitivement un trait sur leur mémoire », constate amèrement un septuagénaire à la retraite, revenu de la capitale spécialement pour retaper la maison ancestrale et qui se plaint que les autorités aient contribué à la mort lente du village. Une accusation pas du tout facile à démentir tant les équipements publics, dont le rôle est de sédentariser les populations rurales, font cruellement défaut ; il n'y a ni routes, ni dispensaire, ni moyens de transport, ni réseau d'AEP...
Maisons en ruine
L'unique école du village, construite en 1970, fonctionne avec seulement 30 élèves regroupés dans une classe jumelant tous les paliers. « Avec un nombre d'élèves qui diminue chaque année, l'établissement court inexorablement à sa fermeture », nous confie un instituteur. Le comble pour un village dont la toponymie désigne le savoir en tamazight (aggag = homme cultivé). Pour se ravitailler en denrées alimentaires, les habitants se rendent à El Mehir, bourgade située à 40 km. À bord d'une vieille camionnette louée pour la circonstance par un villageois, on s'y rend un jeudi, jour de marché, afin d'acheter les précieuses victuailles pour au moins deux semaines. Pour ce qui est de l'eau, sa disponibilité dépend de « la providence », ironise une vieille femme de retour de Slouka, une source autour de laquelle naquit le village il y a quatre ou cinq siècles. La vallée d'Assif Lekhmis, principal grenier du village dont les vergers alimentaient jadis en fruits et légumes tout le village, n'est plus qu'un confluent aux berges dégarnies. Il ne reste rien de ce passé luxuriant. La forêt pins et broussailles recouvre ses espaces d'antan au détriment des figuiers et autres grenadiers. Les hommes, une trentaine, encore en âge de travailler, sont soit patriotes ou gardes communaux, les autres rêvassent sur les dalles fraîches et polies de Tajmaat, à partir de laquelle on peut admirer au loin la ville de M'chedallah. « Les deux cents habitants présents encore ici ont tous pour projet d'aller grossir les rangs des Ath Ouagag installés en grande majorité dans la banlieue est d'Alger, formant une importante communauté estimée à 4000 personnes à travers laquelle ils perpétuent les us et coutumes du village. Cette idée de quitter cette montagne qui les a vu naître leur tient tellement à cœur qu'ils y travaillent inlassablement », raconte Salah dont la famille est installée dans la capitale depuis cinq générations. De l'aveu d'un patriote, qui a déjà acquis un lot de terrain dans une importante ville de l'est du pays « les choses se sont précipitées en 1995, date de la première incursion terroriste. Depuis, le village enregistre en moyenne deux ou trois départs par an, et si aujourd'hui cette tendance s'est estompée cela n'est dû qu'à l'état d'indigence dans lequel se trouvent ceux y qui sont restés. » Selon lui, dans dix ans, le village aura complètement disparu.


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