Grand coup de théâtre, hier, à Tiaret, deux semaines après l'affichage d'une liste de 165 logements sociaux par la commission communale de Mahdia. « C'est après étude des rapports de l'APW, du chef de daïra de Mahdia et des services de sécurité que j'ai décidé d'annuler la liste, d'instituer une commission d'enquête présidée par le secrétaire général de la wilaya et de me réserver le droit de donner des suites judiciaires à une affaire qui est loin de constituer l'exception. » Le nom d'un procureur sur la liste Le premier responsable de la wilaya qui a réuni, hier, la commission de wilaya de distribution des logements, l'exécutif communal de Mahdia et des représentants de la presse, a fait état, en lisant ces rapports, d'étranges déviations et de partis pris qui ont fait bénéficier indûment un procureur, de riches hommes d'affaires et de jeunes filles, de logements sociaux. Une liste qui n'a pas suscité, paradoxalement, de mécontentement populaire lors de son affichage et qui a amené certains à venir à la maison de la presse pour publier des placards publicitaires louant l'honorable commission pour le travail effectué. Les dépassements semblent être nombreux tout autant que les recours officiellement introduits (138 à la date du 2/10/2004). On a cité des proches d'élus, des entrepreneurs, le gendre du P/APC, sa cousine et une liste de 14 jeunes filles dont une célibataire habitant la commune de Belouizdad à Alger, et bien d'autres. Une sortie qui semble toutefois trancher avec le train-train jusque-là constaté dans la mise en œuvre de la politique d'habitat et des lenteurs dans l'étude des recours par l'APW. Une cinquantaine de ces logements haut standing, réalisés par la CNEP et versés au social, aurait dû être requis, dit-on, au profit des cadres, mais la commission les a attribués à qui elle a voulu, en contradiction avec les textes et les règlements régissant cette activité. Les élus de l'APC qui assistaient à la réunion ont été comme « sonnés » et chacun a été tenté de prévaloir son approche, mais les arguments avancés semblaient ne pas tenir la route. Au moins 65 des 165 décisions d'attribution restaient douteuses.