Même impromptue, la visite ce vendredi de Djamel Ould Abbas, ministre de la Solidarité nationale et de l'Emploi, n'est pas passée inaperçue. Elle avait attiré un grand nombre de représentants de familles socialement démunies, des handicapés, des femmes à la recherche de leur enfant qu'elles avaient abandonné à une certaine époque, d'autres qui en avaient adopté ou qui espèrent le faire… Ces dernières étaient particulièrement en nombre. Toutes espéraient approcher le ministre pour parler de leur problème. Leur démarche avait été stimulée par le placement de 90 enfants abandonnés dans des familles d'accueil courant 2005. La plupart de ces enfants avaient été pris en charge par la communauté algérienne établie à l'étranger, notamment aux USA, en Espagne et en France, stimulée également par la tendance de la direction des affaires sociales de la wilaya à encourager la kafala en mettant en place des équipes spécialisées. Cette tendance a été confirmée par Mme Mayouche, directrice de la DAS Annaba. Interrogée dans le cadre d'une enquête journalistique, elle avait fait l'éloge de nos ressortissants installés à l'étranger qui, selon elle, ne font pas de distinction entre l'enfant abandonné sain ou handicapé pour prétendre l'accueillir. « Contrairement aux familles résidant en Algérie, celles de l'étranger optent souvent pour les enfants souffrant d'un handicap. Malgré la lenteur de la procédure, nos compatriotes ne refusent par les enfants handicapés. Ce qui n'est pas le cas dans le pays où les familles candidates à l'accueil demandent un enfant sain et beau. Pour l'accueil de ces enfants en terre étrangère, les dossiers sont traités conjointement par notre ministère et celui des Affaires étrangères », a précisé cette responsable. La visite de M. Ould Abbas était très attendue à la pouponnière de Annaba. Dans le lot des bébés abandonnés, une dizaine est handicapée. Ils n'ont toujours pas trouvé de familles d'accueil. « Ces bébés sont doublement victimes, de leur handicap et de la société qui les rejette », explique Mme Mayouche. Le parrainage de ces enfants abandonnés est une autre démarche que la DAS de Annaba veut vulgariser. Plusieurs actions ont été entreprises dans ce cadre. Elles sont destinées à sensibiliser les familles à accueillir les pupilles de l'Etat pour des week-ends, lors des fêtes religieuses et les fêtes familiales. « Le parrainage nous permet de préparer psychiquement les enfants abandonnés à une insertion dans un environnement familial normal. C'est pourquoi, nous lançons un appel aux âmes charitables pour nous aider à leur offrir ce bonheur auquel, faute de parents biologiques, ils n'ont pu goûter jusqu'ici », a ajouté Mme Mayouche. Pour la réussite de cette opération, une convention a été signée entre la DAS Annaba et une association de protection des droits de l'enfant afin de sensibiliser les familles pour parrainer des enfants abandonnés.