Plusieurs dizaines de personnes du village Hasnaoua ont fermé, hier, à la circulation automobile le plus important axe routier de la wilaya, la rocade sud, qui contourne la ville de Tizi Ouzou. Les manifestants ont protesté contre « le mépris des autorités locales envers la population des nombreux villages en matière de développement », s'écrie un membre du comité de village Azib Ahmed. Durant toute la journée d'hier, des barricades ont été dressées dans les deux sens de cet axe autoroutier. Des pneus sont brûlés, des tas de tessons de bouteilles sont répandus sur la chaussée. Des blocs de béton et de grosses pierres bloquent tous les accès. De nombreux camions de transport de marchandises et des centaines de véhicules particuliers étaient obligés de ronger leur frein alors que certains ont emprunté les voies urbaines, créant des embouteillages monstres. Cette action des résidents des neuf villages et hameaux de Hasnaoua qui dépendent de la commune de Tizi Ouzou est intervenue après le silence des autorités face à la plate-forme de revendications qui consiste en le bitumage des rues, le raccordement en gaz naturel, la réalisation et l'équipement de structures de loisirs, de santé et éducatives. « Ces revendications datent de 2003 et depuis, des séances de travail sans suite ont été tenues avec le P/APC, le chef de daïra et le wali. Leurs promesses n'ont pas connu de concrétisation sur le terrain. On en a marre de ce mépris. La fermeture de cette route n'est qu'un premier avertissement, car nous comptons empêcher les travaux du chantier de transfert d'eau du barrage Taksebt, entraver le déroulement des travaux de la voie ferrée et autres », tonne le délégué du village Tadert Tamoqrant. Le même représentant des villageois a indiqué que l'assemblée générale va déterminer la nature des actions à mener. La région de Hasnaoua compte près de 12 000 habitants dont de nombreux foyers ne sont toujours pas connectés au réseau électrique. Hier en fin d'après-midi, les services de sécurité ne sont pas intervenus à rétablir la circulation. Les membres du comité de villages ont avoué ne pas avoir été contactés par les autorités locales durant toute la journée. Le P/APC était absent de son bureau en fin d'après-midi.