La communication dans le secteur de l'énergie a fait l'objet hier d'un symposium organisé à l'hôtel Sheraton. Les organisateurs, qui avaient une seule journée pour organiser les travaux et adopter ensuite les recommandations qui doivent être appliquées par les entreprises du secteur à l'avenir, ont choisi de donner la parole dès le départ aux représentants des grands groupes pétroliers qui disposent d'une expérience assez longue en matière de communication. C'est ainsi que juste après la séance d'ouverture qui a vu le secrétaire général prononcer l'allocution d'ouverture à la place du ministre, retenu par une activité présidentielle, les représentants des groupes pétroliers français Total, britannique BP et italien Eni ont exposé succinctement leur politique en matière de communication. Pour le ministre de l'Energie, « si la communication, qui est un acte de management stratégique, exige de disposer de spécialistes œuvrant en tant que conseil auprès des managers, elle exige aussi de la part de ces derniers de développer des compétences qui en feront de bons communicateurs ». L'utilisation des nouvelles technologies, notamment l'internet, devient incontournable, selon le ministre. Mais le grand souci dans le secteur, c'est l'image de l'entreprise et de sa promotion. A ce propos, le ministre a relevé que « toute atteinte à l'image de marque de l'entreprise est un risque de réputation préjudiciable à la bonne marche des affaires et à la confiance que lui accordent ses clients et ses partenaires ». Cet aspect a été confirmé indirectement par la représentante du groupe pétrolier BP, Yves-Marie Dalibard, membre du comité directeur. Le directeur de la communication du groupe Total a fait un exposé didactique sur la nécessité de se préoccuper de la réputation et de l'image de l'entreprise en construisant une relation avec l'opinion dans la durée. L'image constitue un actif à part entière de l'entreprise et la notoriété est indissociable du développement de l'entreprise pour le responsable de Total, qui a développé certains principes qui doivent sous-tendre la communication. Pour que les collaborateurs restent mobilisés dans la durée, il est nécessaire aussi qu'ils soient informés. L'acceptabilité par le public est un préalable à la poursuite de certaines activités. La multiplication des sources d'information et des moyens d'information élargit la communication. Les publics concernés par la communication sont nombreux : collaborateurs, citoyens, grand public, clients, investisseurs, actionnaires, institutions financières, fournisseurs, leaders d'opinion (journalistes, élus, organisations internationales, organisations non gouvernementales), les publics scolaires et universitaires. Parmi les challenges qui attendent le groupe en 2007 figurent les affaires du naufrage de l'Erika et l'explosion d'AZF. Ces affaires se traduisent par une part de défiance qui reste durablement ancrée selon le responsable de Total. Dans un exposé complet, le directeur de la communication de Total a résumé les enjeux de la communication pour le groupe vis-à-vis de l'opinion. L'expérience de Total devrait constituer une référence en matière de communication pour les entreprises du secteur qui projettent d'atteindre des normes de gestion internationales. La directrice de la communication et des affaires extérieures de BP-North Africa, Elodi Grant Goodey, a exposé la politique de BP en matière de communication. Le groupe emploie près de 500 spécialistes en matière de communication, selon l'intervenante qui a insisté sur le fait que ces spécialistes poursuivent leur carrière au sein du groupe uniquement dans cette spécialité qui est considérée comme une activité à part entière. La devise de BP est que pour avoir une bonne réputation, il faut communiquer. Un sondage a montré que 63% des investisseurs se basent sur la renommée et la réputation de l'entreprise, tandis que 43% des diplômés choisissent une entreprise sur la base de cette même réputation. Ainsi, cette bonne réputation constitue une opportunité dans cette politique de communication. L'objectif principal des spécialistes en communication ou leur raison d'être est de contribuer à la réputation du groupe BP. Parmi les méthodes citées, il y a les rencontres régulières avec les publics clés (finance, actionnaires, presse, ONG). La participation aux projets communautaires est un autre axe qui permet de s'affirmer aux yeux de l'environnement. En clair, la communication dans une entreprise ne doit pas être une activité marginale, mais une activité stratégique qui dispose d'une valeur au même titre qu'un actif. En fin de journée, les participants devaient adopter une série de recommandations pour conforter la communication au sein de leurs entreprises respectives.