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Les grandes entreprises privées toujours privilégiées
Crédits bancaires à l'économie
Publié dans El Watan le 15 - 01 - 2007

Au moment où se tient le procès de l'affaire Khalifa et que sont étalés au grand jour d'incroyables dépassements financiers, une remarque incluse dans le dernier rapport de la Banque d'Algérie retient l'attention. Consacré aux performances financières du premier semestre 2006, le document met en évidence l'augmentation des crédits en direction du secteur privé, mais qualifie dans la foulée de "phénomène structurel" la concentration des crédits au titre de certains gros débiteurs privés. Les rédacteurs du rapport semblent ainsi se départir d'un ton neutre habituellement employé dans ce genre de constat chiffré pour signaler un état de fait qui malgré de nombreux scandales financiers demeure récurrent.
Il reste que la Banque d'Algérie qui dispose de tous les détails ne rend public ni le nombre ni la qualité de ces débiteurs, encore moins les montants qui leurs ont été accordés. même si c'est un secret de Polichinelle que de dire que ce sont quatre à cinq entreprises qui raflent depuis quelques années environ 25% des crédits à l'économie. Par exemple, suite aux soubresauts qui ont secoué la scène financière après le différend qui a opposé Tonic emballage à la BADR, on avait appris, selon les déclarations de Boualem Djebbar, nouveau président-directeur général de la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR), que le financement du secteur privé de manière générale représentait 80% du portefeuille global de la banque, dont 15% à l'agriculture et 65% aux grandes entreprises privées, les PME et les micro-entreprises créées dans le cadre de l'ANSEJ.
Les règles prudentielles en question
Des situations telles que celle-là qui se traduisent souvent par un non-respect des règles prudentielles devraient amener la Banque d'Algérie à intervenir pour exiger les correctifs nécessaires. Dans son dernier rapport, la Banque d'Algérie se contente pourtant de lancer ce qui s'apparente, selon un expert financier, à un signal en direction des principales banques, les invitant à cesser d'outrepasser les règles prudentielles afin d'éviter de prendre des risques trop importants en accompagnant des entreprises qui même si elles sont solides peuvent un jour les entraîner dans des sillages dangereux. M. Lamiri Abdelhak, docteur d'Etat en économie, directeur général de l'Institut international de management, dont nous avons sollicité l'avis, s'exprime sur le sujet en estimant qu'il serait temps que la Banque d'Algérie améliore son système d'information pour agir à temps et éviter de constater sans cesse les dégâts. "Un constat tel que fait par la Banque d'Algérie vient, selon M. Lamiri, après des scandales qui par le passé ont fait ressortir que des sommes faramineuses de plus de 200 000 milliards DA ont été accordées à des entreprises privées. Pour M. Lamiri, le constat fait dans le rapport de la Banque d'Algérie reflète en fait une situation de monopole sur le crédit et démontre que les banques algériennes n'ont pas de stratégie claire dans ce domaine puisqu'elles accordent leurs crédits suivant des influences et des rapports non économiques. L'expert note aussi que la Banque d'Algérie ne mentionne pas dans son rapport quelle est la part des crédits alloués aux fameuses grosses entreprises qui financent réellement les investissements économiques et celle qui sert aux importations. "Les importations sont en général noyées dans les chiffres relatifs au crédit à l'économie", soutient-il encore.
Les crédits syndiqués, une solution ?
Un autre expert financier contacté relève que la situation décrite dans le dernier rapport de la Banque d'Algérie vient du fait que les banques ne sont pas en situation de concurrence et que notre système bancaire traîne une inertie qui résiste encore à toute volonté de réforme et de changement. Une situation dont pâtissent grandement les milliers de petites entreprises qui parsèment le paysage économique et qui peinent à trouver des financements à leurs projets malgré un discours politique grandement en leur faveur. M. Lamiri souligne d'ailleurs à ce propos que ce sont les PME/PMI et les micro-entreprises qui devraient susciter l'intérêt des banques parce qu'elles créent réellement des richesses et des emplois. Pour leur part, des cadres financiers que nous avons contactés restent indulgents dans leur appréciation de la concentration des crédits au profit de gros débiteurs. Ils estiment que "la banque doit pouvoir accompagner la croissance de ces plus importants clients tout en évitant d'outrepasser les seuils prudentiels". Un équilibre difficile à tenir en somme. D'autres avis préconisent le recours aux crédits syndiqués, soit une prise de risque partagé entre plusieurs banques qui accompagneraient ainsi ensemble les projets d'une seule entreprise et partageraient les éventuels risques liés aux crédits alloués. Il faut savoir selon ce qu'a déclaré M. Lachemi Siagh à la revue Partenaires éditée par la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie que "dans leur politique de crédit, les banques ne peuvent aller au-delà du ratio que leur impose la Banque d'Algérie, ni prêter à une même entreprise plus de 15% de ses fonds propres au risque de courir à la faillite".
Absence de concurrence
D'autres experts et cadres financiers estiment que malgré la réforme du système bancaire enclenchée, le fonctionnement des banques reste figé. Absence de concurrence entre les différents acteurs du secteur, absence de stratégies notamment en matière de crédit et de prise de risque sont parmi les défaillances qui sont relevées. Des lacunes qui se traduisent par un accompagnement exclusif de certains gros clients et qui donne lieu donc souvent à une mise entre parenthèses des règles prudentielles. Les mises en garde et les réglementations dans ce domaine sont pourtant légion. La Banque d'Algérie, à travers les rapports sur la situation financière du pays, ne manque pas de relever à chaque occasion que les six banques publiques doivent améliorer leurs systèmes de contrôle interne et de gestion des risques-crédits. En octobre dernier et en prévision de l'application, à partir de 2008, des nouvelles règles prudentielles prévues par un nouveau dispositif international appelé Bâle 2 (du nom de la ville suisse où il a été élaboré) et mis en forme par la Banque des règlements internationaux (BRI), la Banque d'Algérie avait souhaité que les banques réadaptent notamment leur système de crédit. Le nouveau dispositif international élaboré en Suisse vise l'amélioration des capacités de gestion des risques bancaires par les banques centrales du monde entier et prend en compte notamment l'importante croissante des techniques de gestion des risques et la volatilité accrue sur les marchés financiers ainsi que les innovations financières et la libéralisation et la déréglementation des marchés financiers, non prises en compte par Bâle 1.
Financements bancaires à l'économie
Les crédits bancaires à l'économie sont passés à 1804 milliards DA à fin juin 2006 contre 1777,4 milliards DA à fin 2005. Les banques publiques ont distribué 91,2% de ces crédits contre 8,8% par les banques privées. Quant à l'affectation de ces crédits par les banques, le secteur privé a décroché 53,1% de ces prêts à fin juin 2006 (49,6% à fin 2005) contre 46,9% pour le secteur public (50,4% à fin 2005). Selon les chiffres de la Banque d'Algérie, les banques publiques ont octroyé au secteur public des crédits d'un montant de 846,48 milliards DA au 1er semestre 2006 contre 25 millions DA par les banques privées. Quant aux crédits au secteur privé (entreprises privées et ménages), les banques publiques ont distribué un montant de 797,2 milliards DA contre 160,3 milliards DA par les banques privées. Sur le plan de la maturité des crédits, les prêts à moyen et long termes accordés par les banques publiques ont représenté 47,8% du total des crédits à fin juin 2006, contre 45,4% à fin juin 2005.


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