Les étudiants de l'université de Boumerdès (200 à 300) ont organisé hier une marche qui a débuté de l'Inim pour se terminer devant le siège de la wilaya en passant par le campus nord pour protester contre le lancement de la manifestation « Alger, capitale de la culture arabe 2007 » le 12 janvier, coïncidant avec le nouvel an berbère. Les manifestants voient là une « volonté délibérée de porter une ultime atteinte à l'histoire, à l'identité nationale » et « une forme de provocation à l'adresse des Algériens, en général, et des militants de la cause amazighe, en particulier ». Les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir et au ministère de la Culture qu'ils accusent de vouloir occulter cette fête plusieurs fois millénaire en choisissant de lancer une manifestation officielle le 12 janvier. Dans leur déclaration, qu'ils ont remise à la wilaya en fin de parcours, les étudiants soulignent que « depuis des siècles, tous les Africains du Nord, arabophones et francophones, marquent cette halte annuelle pour célébrer Yennayer ». « Mais voilà que, dans son entreprise de falsification et de détournement, le pouvoir algérien choisit cette fois-ci cette date symbolique pour s'attaquer à notre mémoire », commente un manifestant. « Tout en croyant en la possibilité de créer des passerelles et une synergie capables de redonner toute sa vigueur à la culture algérienne dans sa diversité et sa richesse, nous, étudiants de l'université de Boumerdès, dénonçons ces pratiques et plaidons pour une promotion effective de la production culturelle dans notre pays », lit-on dans la déclaration des manifestants.