Des premiers signes de tension réapparaissent dans les établissements universitaires. A l'appel à des actions de protestation, lancé par une frange du Cnes, viennent s'ajouter des manifestations d'étudiants dans plusieurs campus. Plus de dix mille étudiants de la Faculté des sciences économiques et de gestion et celle des sciences humaines dans la nouvelle ville de Ali-Mendjeli à l'université de Constantine ont manifesté, hier, dimanche, dans la rue bloquant l'axe routier reliant la nouvelle ville à l'université centrale. Déclenchée à cause d'un ras-le-bol collectif pour 200 étudiants qui n'ont pu rejoindre leurs salles de cours à temps suite à un problème de transport, la manifestation s'est ensuite dirigée vers le centre universitaire où les protestataires ont exigé de voir le recteur et ont demandé la démission du directeur des œuvres universitaires pour «son incompétence».A Boumerdès, autre région, autres exigences, autres besoins , mais même malaise. Des centaines d'étudiants ont manifesté dans les rues principales de l'ex- Rocher-Noir et organisé un sit-in devant le siège de la wilaya pour faire entendre leurs voix dénonçant l'événement «Alger, capitale de la culture arabe» et son ouverture qui s'est tenue le 1er jour de Yennayer 2957 du calendrier amazigh. Les manifestants se sont élevés contre ce qu'ils qualifient de «manipulation d'ordre idéologique» et regrettent les sommes colossales consacrées à cet événement sans concertation préalable avec la société civile. Par ailleurs, la coordination nationale des sections Cnes qui s'est apparemment scindée en deux parties : les intransigeants et les négociateurs. Les premiers, représentés par l'aile Farid Cherbal, appellent les enseignants et enseignantes du supérieur à une journée de protestation et de rassemblement dans les campus pour exiger la libération des 8 enseignants membres du Cnes et la défense des libertés syndicales. La journée de mardi a été choisie par les protestataires car elle coïncide la date de comparution de Aïssat Kamel et Arabi Mohand devant la Cour de Béjaïa, à la suite d'une plainte déposée par le recteur de l'université de Béjaïa pour entrave à la liberté de travail lors de la grève ouverte du 13 mai 2006. L'aile Ali Bourouba, de son côté, a choisi l'option négociation. C'est ainsi que son représentant a été reçu samedi, par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Harraoubia, qui a annoncé certaines mesures dont le décret exécutif du prolongement d'une année des inscriptions en doctorat d'Etat et l'établissement d'une grille des salaires et des statuts d'ici à septembre 2007.