Des milliers d'étudiants de l'université Abderrahmane Mira de Béjaïa ont marché hier contre la manifestation Alger, capitale de la culture arabe. Contre la coïncidence de la date d'ouverture solennelle du rendez-vous avec le 12 janvier, premier jour de l'an berbère, surtout. C'est du moins ce que nous pouvons retenir de la protestation qui, certes, a été marquée par une mobilisation des grands jours, mais qui a néanmoins péché par une cacophonie manifeste dans ses mots d'ordre. La déclaration diffusée à l'occasion par les organisateurs, la coordination des comités de cité, a en effet clairement rejeté la tenue du rendez-vous algérois, le prenant carrément pour une provocation, tandis que dans les prises de parole tenues lors du rassemblement devant le siège de la wilaya, certains ont cru nécessaire de préciser que nul n'est contre la culture arabe, mais c'est le choix de la date du 12 janvier qui pose problème et renvoie à des lectures politiques. On y lit en effet la volonté prêtée au « pouvoir » de perpétuer, voire d'assumer, le déni identitaire et de n'assumer qu'une composante de l'identité algérienne. A noter que le mouvement des archs pour sa part, et dans une déclaration sanctionnant une réunion tenue en début de semaine à Boumerdès, avait stigmatisé « les arrière-pensées d'acculturation et de détournement de la journée de Yennayer qui se profilent dans le choix, loin d'être innocent, de la date du 12 janvier pour ouvrir une manifestation dédiée exclusivement à une seule composante de la personnalité algérienne ».