Les assemblées générales ajournéesLes assemblées générales des Sociétés de gestion des participations (SGP) convoquées pour les 12 et 13 octobre 2004 ont été ajournées à une date ultérieure non encore définie, apprend-on de source bien informée. La cause de ce report serait due à un désaccord entre le ministère des Finances et celui de la Participation à propos de la présidence de ces assemblées générales dévolue au ministère de la Participation, alors qu'elle revient de droit au ministère des Finances. Ce dernier a en effet bien raison de faire valoir ce droit puisque les capitaux détenus par les EPE appartiennent au Trésor public et que les SGP ne font que les gérer pour son compte. Ce statut d'agent fiduciaire constitue une réelle régression en matière de réforme économique, dont l'un des objectifs essentiels devait précisément consister à donner davantage d'autonomie de décision aux acteurs économiques que constituent les entreprises et leurs actionnaires. Un objectif qui avait de bonnes chances d'être atteint avec le système des holdings publics, malheureusement écarté au profit d'un mode de gestion virtuel par des sociétés financières ne fonctionnant que sur ordre des tutelles Conseil des participations de l'Etat (CPE et ministère de la Participation) qui, par mandats périodiques, leur fixent les objectifs et les échéances sans toutefois leur donner les moyens de les atteindre. Cette grave dérive en matière de perte d'autonomie de gestion va jusqu'à la soumission à autorisation préalable du ministère de la Participation pour l'octroi du congé annuel aux responsables des SGP, qui ont pourtant statut de société par actions tout à fait souveraines de leur gestion. Les SGP doivent en référer à leurs tutelles pratiquement pour tout acte de gestion y compris les plus anodins comme celui consistant à répartir les bénéfices réalisés par les entreprises de leurs portefeuilles comme le prévoit pourtant le code de commerce. Cette relation étouffante avec les tutelles est en grande partie à l'origine de l'immobilisme qui affecte le secteur public économique. Les responsables des SGP tout comme les dirigeants des EPE sont suspendus à d'éventuelles décisions du CPE ou du ministère de la Participation qui ne viennent pas ou qui sont prises a contrario de ce qu'ils étaient en droit d'attendre en parfaite connaissance des réalités du terrain. Outre les instructions n'embrayant pas avec les réalités que ces tutelles leur transmettent trop souvent, les objectifs qui leur sont fixés dans leurs mandats ou contrats de performance sont bien souvent surréalistes ou pour le moins fantaisistes. Il en est de même pour la valeur ajoutée que les tutelles ont décidé de fixer à 9% pour toutes les SGP quel que soit le secteur d'activité. Si une SGP du secteur des ciments a de bonnes chances d'atteindre cet objectif eu égard au nombre de cimenteries publiques en activité et à la forte demande, on se pose en effet la question de savoir par quel miracle une SGP du secteur de l'agroalimentaire ou celui du transport terrestre en pleine déconfiture pourraient atteindre un tel niveau de valeur ajoutée. Ces décisions intempestives ont eu pour résultat de confiner les membres des directoires des SGP dans une situation de rente consistant à faire le minimum, l'essentiel étant de durer à leur poste, le temps prévu par leur mandat, soit deux années. Leur mandat s'achevant le 12 octobre prochain, ils ont pour la plupart bien conscience que leur éviction ou reconduction à ces postes ne dépendra pas de leurs résultats de gestion, mais de considérations beaucoup plus subjectives.