Comme il fallait s'y attendre, les étudiants ont mis à exécution leurs menaces consistant à bloquer totalement l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Hier, premier jour de débrayage illimité, enclenché à l'appel de la CLE, toutes les facultés de la capitale du Djurdjura étaient paralysées aussi bien dans le volet pédagogique qu'administratif. Ainsi, les protestataires comptent maintenir leur action jusqu'à satisfaction de leurs doléances qui consistent, pour rappel, entre autres, en le départ de la directrice des oeuvres universitaires de Hasnaoua. Cette revendication a, d'ailleurs maintes fois, été remise sur le tapis par la communauté estudiantine. Outre la grève qui a été massivement suivie à travers les différentes résidences universitaires de Tizi Ouzou, les étudiants ont observé un grand rassemblement devant la bibliothèque centrale de Hasnaoua. «Les conditions sociopédagogiques des étudiants sont de plus en plus lamentables, alors que les responsables concernés demeurent toujours sourds aux revendications de la CLE. Nous n'allons pas lâcher du lest jusqu'à ce que le ministre fasse quelque chose», dira un membre de la CLE, qui impute, en grande partie, les raisons de cette situation à «la mauvaise gestion de la directrice des oeuvres universitaires». Abordant dans le même sillage, un autre intervenant a fait remarquer que l'insécurité gagne du terrain dans l'enceinte universitaire. Et pour étayer ses dires, il cite, en effet, l'exemple de l'étudiant agressé, dimanche dernier, par un extra-universitaire au campus de Hasnaoua. En somme, la situation s'achemine désormais vers le pourrissement à l'université de Tizi Ouzou où la tension demeure continuellement perceptible dans la mesure où l'on a assisté même à des incidents ayant émaillé les actions de la CLE. La colère des protestataires est montée d'un cran, notamment la semaine dernière avec, surtout, le saccage de l'annexe du siège de la DOU au niveau de la résidence de Bastos. C'est le paroxysme. D'autant plus que les étudiants menacent de durcir le ton et de recourir aussi à des actions de terrain. De ce fait, les jours se suivent et se ressemblent à l'Ummto, une institution en proie, de manière permanente, à des mouvements de protestation. La CLE, qui regroupe les comités autonomes, envisage d'aller plus loin dans sa contestation. Après le débrayage illimité qui caractérise les campus, ces jours-ci, l'occupation de la voie publique figure dans la série d'actions arrêtées par la CLE, qui compte apparemment radicaliser le mouvement de protestation.