La situation prend véritablement des proportions alarmantes au niveau de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. L'effervescence estudiantine est montée d'un cran au point d'aboutir à des actions radicales. Hier encore, les étudiants ont observé un grand rassemblement au niveau du campus de Hasnaoua II, appelé communément Bastos. Le mouvement a été ponctué d'une grève à travers les différentes facultés de la capitale du Djurdjura. Le sit-in s'est transformé, au milieu de la journée, en un envahissement des locaux de l'annexe de la direction des oeuvres universitaires qui a été, d'ailleurs, saccagée par les protestataires. Ces derniers ont fait sortir tout le mobilier à l'extérieur de la bâtisse pour le détruire. Les étudiants exigent, entre autres, le retrait de la plainte déposée à l'encontre de quatre membres de la CLE poursuivis pour offense au président de la République. Une accusation, d'ailleurs rejetée dans le fond et dans la forme par les étudiants qui ont souligné: «Nous avons uniquement demandé le départ de la direction des oeuvres universitaires de Hasnaoua.» La CLE envisage de durcir le ton, notamment, dans les prochains jours avec, comme menace, un préavis de grève illimitée à partir de samedi prochain. Aussi, si leurs doléances restent lettre morte, ces étudiants comptent investir la rue et geler les examens. Enfin, la présence du ministre de l'Enseignement supérieur est, encore une fois, exigée par les protestataires qui ne veulent pas lâcher prise. En attendant la réponse de la tutelle, c'est l'effervescence dans les campus à Tizi Ouzou.