Des dizaines d'employés de l'entreprise publique de travaux publics (EPTP) se sont rassemblés, hier, devant le siège de l'Union de wilaya de l'UGTA pour réclamer le départ du directeur de ressources humaines (DRH) et la réintégration de deux syndicalistes suspendus « arbitrairement » en juillet dernier. Les protestataires qui dénoncent l'« abus » de pouvoir et les « violations » flagrantes des lois de la République par les responsables de l'EPTP, estiment que les deux syndicalistes suspendus MM Djabber et Fekih sont victimes d'une machination montée de toute pièce par des cadres dirigeants. L'EPTP, qui compte plus de 300 employés contractuels et l'une des plus anciennes sociétés publiques à Sidi Bel Abbès. « Après avoir dénoncé la mauvaise gestion de l'entreprise et les dépassements intolérables de la DG, nous avons fait l'objet de suspensions délibérées et arbitraires prononcées par le DRH », explique M. Fekih. La section syndicale avait haussé le ton, notamment au sujet du versement à certains cadres dirigeants de rémunérations jugées non conformes à la grille de salaires applicable à l'EPTP. Tout en exhibant des correspondances officielles et des arrêtés de justice, notre interlocuteur affirme que « l'action en justice introduite par les responsables de l'EPTP pour dénonciation calomnieuses a été rejetée par le tribunal qui s'est prononcé le 14 janvier dernier pour un acquittement pur et simple ». « Le syndicat de l'entreprise est, ajoute-t-il, un partenaire incontournable dans les négociations socioprofessionnelles. La loi 90/14 relative aux modalités d'exercice du droit syndical, notamment ses articles 50 et 57 relatifs à la protection du délégué syndicale ne peuvent être ignorée par l'employeur ». Conflit De son côté, le chargé des conflits sociaux à la centrale syndicale UGTA, M Bouzidi, saisi au sujet de ces violations, estime qu'il est primordial de « déjouer le danger qui gravite autour des entreprises relevant du secteur public et ce, au nom d'une privatisation tout azimut ». Il considère, en outre, que la réhabilitation de Djabber et Fekih en tant qu'élus syndicaux assumant un mandat électif, passe par leur réintégration à leurs postes de travail ainsi que le paiement de leurs droits. Au niveau de l'union locale UGTA, cette réintégration est à même d'atténuer la tension qui règne au sein de l'EPTP. « Si le problème persiste, nous nous verrons dans l'obligation de lancer un appel à l'ensemble des sections syndicales de la wilaya pour une grève générale », prévient M. Ghoraf, secrétaire général de l'Union locale. Signalons, pour conclure, que toutes nos tentatives de joindre, hier, le directeur général par intérim de l'EPTP n'ont pu aboutir.