Un rassemblement de protestation, initié par l'union de wilaya UGTA, est prévu dimanche prochain devant les entreprises en difficulté. Béjaïa. De notre bureau Les 400 travailleurs de l'unité COGB-La Belle de Béjaïa ont lancé, depuis hier matin, un mouvement de grève illimité pour appuyer trois revendications essentielles. Il s'agit de l'annulation de la suspension frappant trois de leurs délégués syndicaux, la reconnaissance du syndicat comme partenaire social indiscutable ainsi que l'installation de la commission paritaire. Hier, également, en fin de matinée, les travailleurs et leur syndicat avaient adopté une plateforme de revendications de 12 points qu'ils comptaient négocier une fois le dialogue amorcé avec la direction de l'entreprise et l'employeur. Outre les revendications citées plus haut, les travailleurs demandent l'arrêt des « sanctions arbitraires », l'octroi du bénéfice 2006/2007, le rappel de la PRC et de la PRI ainsi que la suppression des caméras de surveillance dans les ateliers. Pour l'heure, le dialogue est au point mort étant donné que le directeur général est en congé, selon des informations que nous avons recueillies auprès de la section syndicale, alors que le DRH, qui assure l'intérim, était injoignable. C'est la même situation qui prévaut au niveau de l'ENMTP, unité grues de Béjaïa, où les travailleurs sont également en grève pour dénoncer la privatisation de leur entreprise sans consultation des représentants syndicaux. Les travailleurs et leur syndicat, qui optent plutôt pour un schéma de restructuration avec la filialisation pour option, pensent que l'objectif principal et unique de cette privatisation contestée est la récupération de l'assiette foncière de l'entreprise. La situation que vivent ces deux entreprises a fait réagir la section locale de l'UGTA qui, à travers une déclaration publique, dénonce « les agressions répétées et abusives à l'encontre des syndicalistes par les employeurs » ainsi que « la remise en cause du libre exercice du droit syndical et du droit de grève ». Tout en dénonçant les privatisations des entreprises publiques ENMTP et EPLA aluminium sans consultation des représentants syndicaux, l'union de wilaya interpelle les pouvoirs publics pour le respect des lois régissant les relations de travail, le respect des conventions collectives et des branches établies entre les employeurs et le partenaire social ainsi que le pacte national social et économique préconisant le dialogue, la concertation et la négociation pour tout ce qui a trait au monde du travail. Les syndicalistes appellent également à mettre fin au « bradage du tissu industriel de la wilaya ». A cet effet, un appel est lancé à tous les conseils syndicaux de la wilaya de Béjaïa pour un rassemblement devant les entreprises ENMTP, EPLA et COGB-La Belle le dimanche 18 mai de 10h à midi.