L'accès à l'information et le rôle des fonctionnaires législatifs dans leur travail avec la presse » a été débattu, hier, au deuxième jour des travaux de l'atelier de formation portant sur la relation entre le Parlement et la presse. Ali Djerri, directeur du quotidien El Khabar, Tim Hoover, journaliste américain au Kansas City star, Ali Ouafek, directeur du quotidien Liberté, et d'autres participants ont souligné que l'accès à l'information est l'un des principaux obstacles auxquels décideurs politiques et journalistes font face. M. Djerri est persuadé que la question de l'accès à l'information est centrale, mais représente aussi un défi. Pour lui, on ne peut pas parler de liberté de presse et d'expression sans un réel accès à l'information. « Le journaliste a pour mission d'informer les citoyens et, à mon sens, le fait de verrouiller et de ne pas faciliter la tâche aux journalistes en matière d'accès à l'information est une humiliation et un non-respect au citoyen », a souligné M. Djerri, estimant que « certains journaux se positionnent pour le pouvoir, d'autres contre, mais nous ne sommes pas un parti d'opposition pour adopter cette attitude ». Il a insisté sur la nécessité d'établir un climat législatif adéquat, d'un haut degré de professionnalisme des journalistes et du respect de la déontologie, pour que la presse joue son rôle, notamment celui de tenir informé le citoyen sur toutes les questions qui concernent sa vie quotidienne. Pour sa part, Tim Hoover a révélé qu'il existe une certaine flexibilité et une ouverture en matière d'accès à l'information et ceci est valable pour tous les Etats. Il expliquera que des conférences de presse ouvertes au public et à la presse sont organisées systématiquement par le Sénat. Ajouté à cela le site web du gouvernement qui est une mine d'informations. « Je le consulte pratiquement douze fois par jour. On n'y trouve toutes les informations concernant tous les sénateurs et autres hommes politiques. Des informations actualisées. Il reste que cette stratégie de communication basée sur la transparence aux USA a été mise en place récemment », dira-t-il, en révélant que le gouvernement a été acculé dans ce sens et c'est pour cette raison qu'il a révisé sa notion de communiquer et à opter pour l'accès à l'information non seulement aux hommes de la presse, mais pour l'ensemble des citoyens. M. Hoover estime que certains ont une mauvaise conception de l'objectivité. « Il est impossible d'être objectif à 100%, ne serait-ce que pour le choix de l'article mis en page une et le titre qui lui est donné. Le but est d'être honnête, juste et d'entendre plusieurs sons de cloche », a-t-il expliqué. De son côté, Mme Sharon Weston Broome, sénatrice de l'Etat de Louisiane (Etats-Unis), a insisté sur l'importance de l'accès à l'information pour les officiels. « Nous avons besoin de l'information pour prendre des décisions, mais il faut que cette information soit honnête, précise et impartiale », a-t-elle déclaré, précisant que la collecte des informations se fait par le personnel du Sénat ou par celui des bibliothèques des institutions. Dans ce sillage, elle a fait savoir que la Conférence nationale des législatures des Etats-Unis (NSCL), qui est un forum d'échanges d'idées, est aussi un fournisseur d'informations, au même titre que d'autres institutions, telles que le conseil de la recherche en informations et les institutions universitaires. En outre, les journalistes algériens ont relevé l'absence d'un porte-parole au niveau du Parlement qui puisse communiquer avec les journalistes, un fait qui pénalise ces derniers. Par ailleurs, un chargé de communication au sein de l'assemblée a admis qu'il ignore le type d'information qu'il doit dévoiler. En l'absence de porte- parole, il ne peut pas déterminer où commence et où s'achève sa mission d'informer.