L'association Es Salem dénonce les agissements du directeur des affaires religieuses de wilaya qui aurait opposé son veto à son agrément pour achèvement des travaux de construction de la mosquée. Dans une lettre adressée au ministre des Affaires religieuses dont El Watan a reçu une copie, l'association de la mosquée Es Salem de Ouargla dénonce les agissements du directeur des affaires religieuses de wilaya qui aurait, selon elle, opposé son veto à son agrément pour « achèvement des travaux de construction de la mosquée ». Motif jugé infondé par l'association. L'ancienne association de la mosquée a été la première à construire 18 locaux commerciaux financés par l'apport initial de ses locataires. La mosquée en face des ex-Galeries de Ouargla a malheureusement fait de même récemment, faisant fi du respect de son statut de mosquée et des règles d'urbanisme. Judiciairement dissoute en 1992, à l'instar des associations au niveau national, suite aux évènements de l'époque, l'association Es Salem a laissé derrière elle une situation caractérisée par la vente répétée des pas de porte des locaux, le non-paiement et la non-actualisation des loyers. Une gestion opaque des finances de la mosquée entre 1992 et 2000 de l'avis de l'administration elle-même, puisqu'il s'agit de la période pendant laquelle les membres de l'association ont continué à gérer les affaires, période où l'argent ne passait pas par un compte approprié et où la santé financière de la mosquée n'était pas perceptible sur le terrain. C'est dans cette optique que nous avons effectué une visite sur les lieux, et quelle fut notre surprise en constatant que si la façade commerciale a enrichi les commerçants, la transformation de la mosquée en centre commercial n'a en rien amélioré sa situation. Pis encore, désordre et saleté sont au rendez-vous. La salle de prière initiale s'est transformée en vides sanitaires aux eaux remontantes, le bloc sanitaire en salle d'eau insalubre et payante de surcroît et l'entrée principale de la mosquée a été squattée par les éplucheurs de pommes de terre. Il était grand temps de voir le directeur du culte. Très courtois, Saâdi Ben Abdallah se déclare résolu à régler le passif avant d'accorder un agrément à quiconque et assainir la situation de la mosquée qui est loin de le satisfaire car, dit-il, « ces commerces sont des cafétérias, des restaurants, des multiservices et une papeterie, donc incompatibles avec la vocation d'un lieu de culte ». Interrogé sur la dégradation des lieux, notre interlocuteur estime que les choses ne sont pas désastreuses et que la salle d'eau va bénéficier d'une opération de réhabilitation financée par l'Etat, « ce qui signifiera la reprise en main de la mosquée et la suppression de toute substitution à l'autorité de l'Etat ». Notre interlocuteur a même déposé plainte contre les indus locataires qui refusent une révision à la hausse des loyers. Cette démarche ne touche toutefois pas les membres de l'ancienne association responsables de l'actuelle situation de la mosquée. Mais l'administration a ses raisons, nous explique le commis de l'Etat qui affirme que tant qu'il sera en fonction dans la wilaya, l'agrément de l'association sera refusé à ces membres. « Certains d'entre eux ne sont pas convaincants, d'autres sont des spéculateurs et parmi eux se trouvent d'anciens détenus de Reggane qui veulent s'approprier le minbar à des fins politiques à l'approche des élections. » Mais étant donné que le cercle de l'agrément se termine à la direction de la réglementation (DRAG), le détour était nécessaire. Et là, on nous confirme que le rejet a été signifié suite à l'avis défavorable de la direction du culte et que de cet avis est jugé suffisant, puisqu'elle est chargée de la supervision des différents lieux de culte. M. Chaïb nous informe, par ailleurs, qu'« 'il n'y a pas eu de réserves officielles concernant la moralité d'un ou de plusieurs membres de l'association ». La direction des affaires religieuses a sollicité des renseignements sur la situation de l'Association de la mosquée Es Salem durant 1996-2002. Evidemment, l'association dissoute en 1992 activait illégalement à cette époque, et le Drag a officiellement confirmé son inexistence pour ses services, déclarant être ouvert à revoir le dossier du nouveau bureau étant donné qu'il a été récemment installé en tant qu'intérimaire.