Les habitants de la cité Ziania (ex-CNS) de Chevalley sont en conflit avec le ministère des Affaires religieuses. À l'origine de ce différend, deux parcelles de terrain sises dans cette cité que le ministère des Habous veut récupérer pour la construction de seize appartements, soit deux immeubles. La cité Ziania compte 500 appartements. Ils ont été bâtis à l'époque coloniale pour les fonctionnaires français et redistribués par l'Etat algérien, après l'indépendance, aux fonctionnaires de police sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. Mercredi dernier, il a fallu l'intervention de la police et du maire pour calmer les habitants qui sont venus arrêter les travaux de terrassement de ces deux parcelles. Le président de l'association de quartier de cette cité, qui attend depuis 14 mois son agrément, insiste sur le fait que le ministère des Affaires religieuses n'a aucun droit sur ces deux parcelles de terrain. Il nous explique qu'en 1980, les riverains avaient demandé à l'ex-ministre de l'Intérieur, El-Hadi Khediri, l'autorisation de construire une petite mosquée au sein de la cité. Il leur a concédé une superficie de 2 000 m2. En 2000, l'Etat a repris le contrôle de ce lieu de culte appelé El-Arkam, dont la réalisation n'est pas encore achevée et qui est construite, contrairement à ce qui a été prévu, sur une superficie de plus de 10 000 m2. Le ministère des Habous avait alloué une enveloppe de 2 milliards de centimes pour son achèvement. “Les responsables de ce ministère sont complètement déboussolés. L'espace vert appartient à la cité et aux habitants qui sont actuellement propriétaires des appartements. Même le maire est contre et s'est opposé au projet. En outre, légalement, cette mosquée ne devait être construite que sur 2 000 m2. On aimerait plutôt voir aujourd'hui construire un dispensaire ou une salle de sports pour nos enfants”, affirme le président de l'association. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les immeubles de cette cité sont dans un état de délabrement avancé. Les ordures sont jetées partout et les caves sont squattées pour servir de lieu d'habitation. Les responsables de l'association, constituée en majorité par des retraités de la police, attendent toujours l'agrément et ne comprennent pas ce blocage des services de la wilaya. M. B.