C'est la démarche que ce français d'origine algérienne a estimé utile d'appliquer pour attirer sur son cas l'attention des autorités locales, nationales et internationales. A la mort accidentelle de son épouse en 2001, sa petite fille aujourd'hui âgée de 5 ans lui a été enlevée par ses beaux-parents. Depuis, il est privé de tout contact avec son enfant malgré un jugement en bonne et due forme, émis par le tribunal de Annaba lui accordant la pleine jouissance de son droit de visite. Ni les injonctions de la justice algérienne ni les appels à de meilleurs sentiments de personnes bienveillantes, encore moins l'état de santé de ce père privé durant des années de l'affection de son enfant n'ont eu d'effet. Farid multiplie les procédures en justice pour faire prévaloir son droit de visite, en vain. Il a l'impression que tous se sont ligués contre le père français qu'il est, même s'il est d'origine algérienne. Les documents en sa possession, bien qu'ils attestent de tout ce qu'il dit, écrit et revendique au titre de père ou dans un cadre humanitaire, sont restés sans effet. C'est comme si dans notre pays, il y a des lois qui s'appliquent au gré de l'humeur et des intérêts des uns et des autres et dans le sens contraire du devoir de rendre justice. Qui sont ces personnes qui refusent de se soumettre à une décision de justice ? Quel est ce pouvoir dont elles disposent au point où elles se permettent de séparer un enfant de son père et de le priver de l'affection que seul un père est en mesure de donner ? Pourquoi, saisies durant des mois, les plus hautes autorités de l'etat algérien, dont l'ambassadeur d'Algérie à Paris, n'ont-elles pas réagi ? Farid Sbahi est à Annaba. Depuis plus de 10 jours, il s'est volontairement privé de manger et de boire. Son état de santé se dégrade au point où il n'arrive plus à parler et même à reconnaître ceux qui l'entourent. « Voir ma petite fille et la serrer dans mes bras et jouir de mon droit de visite conformément à la décision de justice de la république algérienne sont mes seules revendications. Je persisterai dans ma grève de la faim jusqu'au bout même si pour cela je dois mourir », répond-il à tous ceux qui tentent de le dissuader de poursuivre son mouvement.