Les quatre sociétés de gestion des participations en charge du foncier industriel seront très prochainement dissoutes pour laisser place à une agence nationale, apprend-on d'une source proche d'une de ces institutions. Elaboré dans le sillage de la nouvelle législation sur le foncier industriel, un décret exécutif en phase avancée d'élaboration donnera naissance à une agence nationale qui aura le statut d'entreprise publique à caractère industriel et commercial (Epic). Elle sera chargée de la gestion des zones industrielles existantes, des actifs fonciers hérités des entreprises dissoutes, et sans doute des milliers d'hectares de terrains industriels qui longeront les 1200 kilomètres de l'autoroute Est-Ouest en construction. Cette agence nationale, appuyée par son réseau de bureaux régionaux, travaillera en étroite collaboration avec les commissions de wilaya créées à l'effet d'instruire les demandes de cession de terrains émises par les industriels. Les pleins pouvoirs étant accordés aux walis, les affectations de terrains promettent d'être plus rapides. L'agence nationale sera tout particulièrement chargée de la mise à niveau des zones industrielles existantes, de l'inventaire du foncier oisif légué par les entreprises dissoutes et celles qui en ont un excédent. Près de 40 000 hectares seraient déjà recensés, mais leur affectation aux investisseurs a, malheureusement, été compromise par une gestion inappropriée faisant intervenir une multitude d'acteurs, exacerbée par une législation pour le moins confuse. Pour rappel, la gestion du foncier industriel est confiée depuis un peu plus de trois années à quatre SGP régionales (est, ouest, centre et sud) qui ont, il faut le reconnaître, réussi à mettre de l'ordre dans le foncier industriel, et notamment celui qui se trouve dans les nombreuses zones industrielles et de dépôts que compte le pays. Grâce aux inventaires précis qu'elles ont pu dresser, on connaît également beaucoup mieux les disponibilités en matière de foncier. Si elles n'ont pas pu faire mieux, de l'aveu d'un membre du directoire d'une de ces SGP, c'est parce que les autorités algériennes n'ont jamais eu une politique claire en matière de foncier en général, et du foncier industriel, en particulier. « Les instructions souvent contradictoires qu'on nous transmettait, mais pire encore, l'absence d'orientations précises concernant les modalités de cession, ont compliqué encore davantage notre travail », fait savoir le responsable. Les employés ayant eu vent de la prochaine dissolution de leur SGP craignent de perdre leurs emplois tout en gardant l'espoir d'être redéployés dans les structures de l'agence qui prendra le relais de leur société.