La Banque mondiale, à travers une enquête sur le climat d'investissement, estime que plus de 40% des entreprises sont à la recherche de terrains industriels. Plus de 50% des terrains, pourtant viabilisés, ne sont pas utilisés. Un nouveau dispositif de gestion de zones industrielles et d'activités, basé sur des règles de gestion économique et commerciale, a été mis en place, annonce un communiqué du Conseil de gouvernement. Quatre Sociétés de gestion des participations (SGP) pour l'Est, le Centre, l'Ouest et le Sud, chargées de superviser lesdites zones à travers l'ensemble du territoire national ont été créées. Ces SGP, dont la création a fait l'objet d'une résolution du Conseil des participations de l'Etat, détiendront en leur portefeuille, des entreprises de gestion immobilière chargées de gérer les zones considérées sur la base de critères de rentabilité économique. L'évaluation de la situation dans laquelle se trouvent les zones industrielles et les zones d'activités par un groupe de travail interministériel a permis de relever de nombreuses insuffisances dans leur gestion et leur organisation et de proposer les correctifs à même d'assurer une meilleure rentabilisation de ces zones. Le cadre juridique qui régit actuellement la gestion des zones industrielles est constitué essentiellement par les dispositions des décrets 84 55 et 84.56 du 3 mars 1984 portant respectivement “administration des zones industrielles” et “organisation et fonctionnement des entreprises de gestion des zones industrielles”, à cela s'ajoute l'arrêté interministériel portant cahier des charges type. Avec les mutations fondamentales qu'a connues l'économie, les dispositions actuelles s'avèrent inadaptées par rapport aux nouvelles exigences en matière de fonctionnement et de gestion des zones industrielles, notamment en ce qui concerne les aspects liés à la création d'organes de gestion trop restrictifs en raison, notamment de l'exclusion systématique du secteur privé de la gestion et du développement des zones industrielles, aux ressources financières des organes de gestion et leur provenance, aux moyens mis à la disposition de l'établissement de gestion pour le recouvrement des créances détenues sur les opérateurs installés dans la zone. La plupart des zones industrielles et d'activités (ZI et ZA) ont été réalisées dans les années 1970 et au début des années 1980, à l'époque de l'économie dirigée. Aujourd'hui, d'aucuns affirment qu'elles souffrent d'“une obsolescence prononcée”. Les infrastructures sont complètement délabrées. L'Algérie dispose de 72 zones industrielles qui totalisent une superficie de 14 800 hectares et de 449 zones d'activités de 7 500 hectares. Selon des sources du ministère de l'Industrie, plus de 30% des terrains et des zones industrielles sont inoccupés. La Banque mondiale, à travers une enquête sur le climat d'investissement, estime que plus de 40% d'entreprises sont à la recherche de terrains industriels. C'est dire que la question du foncier constitue un véritable frein à l'investissement. L'attente, affirme-t-on, dépasse parfois quatre années. Le texte parle d'intervention indue d'organismes publics (Calpi, agences foncières, ANDI, MIR et Domaines) dans le choix d'investissement, de spéculation et de mauvaise gestion des zones industrielles. Par ailleurs, plus de 50% des terrains, pourtant viabilisés, ne sont pas utilisés. Le Calpi de Annaba, cité par l'enquête, a enregistré, jusqu'à avril 2002, 444 demandes de terrain. Le nombre de terrains créés est évalué à 575 (253 en zone industrielle et 322 en zone d'activités). En matière de disponibilité des terrains au niveau de cette wilaya, la Banque mondiale avance le chiffre de 21, en zone d'activités seulement. Parallèlement, 294 lots (104 en zone industrielle et 190 en zone d'activités) ont été distribués, mais non utilisés. Ces donnes révèlent, à elles seules, l'absence de politique du foncier industriel. M. R.