Recette : prenez un grand verre de pétrole et incorporez-y quelques ingrédients. Solides comme un peu de sucre raffiné, quelques scandales choisis, de l'histoire au passé et de l'argent en papier. Ou des ingrédients gazeux comme un discours de circonstance, une promesse de bonheur ou des réformes du moment. Bien mélanger le tout dans un shaker. Que reste-t-il ? Que du pétrole. Tous les autres ingrédients auront disparu, absorbés par le grand pouvoir dissolvant du naphte. En gros, les chimistes algériens sont unanimes, quelle que soit leur appartenance politique, la dissolution dépend du dissolvant. Si celui-ci est puissant, tout y sera dissous, le contraire étant vrai. Un exemple pratique, suite à des informations malveillantes et à des pratiques pas très correctes, l'entreprise BRC a été dissoute par l'Algérie, les Américains venant de nier leur implication dans la décision. L'Algérie a cette faculté d'utiliser le dissolvant pétrole un peu comme les nettoyeurs de films de gangster qui veulent en finir avec un cadavre qui sent mauvais. On dissout les entreprises qui ne font pas de bénéfices tout comme on dissout les entreprises qui en font trop, à l'image de BRC. Que reste-t-il ? Celles qui font un peu de bénéfice ou pas du tout. On dissout les APC quand il y a problème local, les commissions d'enquête quand l'affaire est trop compliquée et les cellules de réflexion quand tout le monde a mal à la tête. Le pétrole, qui a déjà réussi à dissoudre bien des scandales, des taches sombres, des institutions et des hommes de valeur, restera pour longtemps une arme redoutable aux mains de ceux qui savent s'en servir. Tant qu'il y a de l'argent, il y a de l'espoir. Mais un jour, il n'y aura plus de pétrole et le régime actuel qui ne tient finalement qu'assis sur un baril, devra trouver un autre dissolvant. L'eau ? Il n'y en a pas. Le sang ? Déjà fait.