En suspens depuis plusieurs années, le dossier des créances de nombreux titres de la presse écrite a été rouvert lundi, à l'issue de la première réunion du groupe de travail interministériel installé, d'après le secrétaire général du ministère de la Communication, le jour même par le ministre El Hachemi Djiar. La réunion a été présidée par le ministre lui-même, signifiant ainsi tout le poids et la portée que charrie dans son sillage la gestion de ce dossier très sensible. Les créances, dont certains observateurs évaluent le montant à plus de 160 milliards de centimes, sont à l'origine de conflits persistants entre imprimeurs et journaux, et parfois utilisées comme moyen de pression par les pouvoirs publics. L'APS, qui annonçait hier la tenue de ladite réunion, rapporte, en citant une source proche du ministère, qu'elle a effet d'examiner le dossier « épineux » de la chaîne logistique « qui lie les annonceurs publics, l'ANEP, les éditeurs, les imprimeurs et le fournisseur du papier journal ». Le groupe de travail, qui va poursuivre ses rencontres dans les prochains jours, s'attellera, selon la même source, à rechercher « les meilleures formules possibles permettant de lever les contraintes d'ordre logistique qui pèsent, aujourd'hui, sur la majorité des titres, aussi bien publics que privés ». Sans être plus explicite, le secrétaire général du ministère de la Communication nous laisse entendre que la mission de ce groupe est d'étudier les « problèmes » financiers et les « créances » des journaux, et proposer, en seconde étape, les solutions appropriées. Nous n'en serons pas plus éclairés : ni en ce qui a trait à l'avenir qui sera réservé à la circulaire de l'ex-chef du gouvernement Belaïd Abedeslam, qui contraint encore les annonceurs publics à passer par l'Anep, ou encore certaines contraintes pesant sur la presse privée, comme l'accès à l'importation du papier journal. D'autre part, il est à s'interroger si l'action du département d'El Hachemi Djiar ira jusqu'à envisager l'effacement des « ardoises ». Si c'est le cas, qui en seront les bénéficiaires et surtout pour quel objectif ?