L'Algérie bénéficie d'un nouveau soutien franc de Washington. Dans un message adressé, hier, au chef de l'Etat, à l'occasion de la célébration du 42e anniversaire de l'Indépendance, George W. Bush a assuré l'Algérie du soutien des Etats-Unis « face aux défis de la libéralisation politique, économique et sociale ». « Nous soutenons le peuple algérien au moment où il fait face aux défis de la libéralisation politique, économique et sociale », a-t-il indiqué. Le président américain ajoutera que « l'Amérique continue à compter sur l'Algérie en sa qualité de partenaire dans la lutte contre le terrorisme (...) ». Confirmant la bonne santé de la coopération entre les deux pays, le président américain a tenu, par ailleurs, à remercier l'Algérie pour son « appui et amitié continus ». Il a souhaité, en outre, que cette année « puisse apporter la paix et la prospérité » au peuple algérien ainsi qu'une « coopération continue » entre les Etats-Unis et l'Algérie. Outre de « zoomer » sur les relations algéro-américaines, le message adressé par George W. Bush apporte une nouveauté dans l'approche adoptée par la Maison-Blanche à l'égard du « dossier Algérie ». Considéré, il y a peu de temps encore, comme un pays « en voie de démocratisation », l'Algérie est devenue aux yeux des Etats-Unis « un partenaire pour accomplir la tâche cruciale consistant à répandre la démocratie et promouvoir ainsi la prospérité dans le monde ». Le nouveau rôle de promoteur des valeurs démocratiques, dont Alger vient d'être investi, laisse supposer que Washington reconnaît désormais pleinement à l'Algérie la qualité de pays démocratique et que le dossier des droits de l'homme n'est plus considéré, du côté du département d'Etat, comme un obstacle à une coopération poussée avec le gouvernement algérien. En adressant un message d'une telle teneur « au peuple algérien », George W. Bush apporte ainsi une importante caution au président Bouteflika et à son action à la tête de l'Etat. Replacé dans le contexte algérien caractérisé par une levée de boucliers de la société civile à l'égard de l'Exécutif, le soutien américain à l'Algérie, additionné à celui apporté par le président Chirac en avril dernier, laisse également apparaître un net alignement des démocraties occidentales sur les thèses du gouvernement algérien. Et à juger les déclarations faites par le délégué du secrétariat d'Etat adjoint pour les Affaires du Proche-Orient, Philo L. Dibble, lors de sa récente visite à Alger, cette tendance ne sera pas conjoncturelle. Evoquant, justement, l'état des relations algéro-américaines, Philo L. Dibble a indiqué, à ce propos, que le challenge des Etats-Unis est de privilégier de nouveaux rapports avec l'Algérie. Le diplomate américain a précisé, en outre, que cet objectif ne constitue pas uniquement un choix des républicains, mais qu'il représente un des axes stratégiques de la politique extérieure américaine.