Vu sa position géographique stratégique, Akbou a, depuis sa fondation, toujours constitué un pôle d'attraction pour les daïras environnantes, voire les wilayas limitrophes. Outre sa position géographique favorable, elle a d'autres atouts à faire valoir pour être promue chef-lieu de wilaya tels une ZAC importante, de surcroît extensible, une zone industrielle, le marché de gros, le marché de véhicules, les infrastructures des services techniques, les banques, l'importance démographique etc. En dépit de tous ses arguments, cette ville carrefour, ayant dans son orbite toute une région, n'a pas connu un développement à la mesure de son potentiel. A l'instar des autres circonscriptions de la wilaya de Béjaïa, Akbou vit un marasme économique, social et culturel. Sans aménagement urbain ni espaces verts, avec des cités-dortoirs sans âme, elle a tous les inconvénients d'une ville importante : la densité de la population et de la circulation, les fléaux sociaux, les atteintes à l'environnement et, pour couronner le tout, des bidonvilles. Du fait d'une gestion spatiale non rationnelle, Akbou a connu des prolongements tous azimuts à tel point que les citoyens expriment le besoin du transport urbain. Les élus submergés par les problèmes de gestion accumulés depuis l'indépendance semblent éprouver des difficultés pour la gestion d'une commune avoisinant les 56 000 h. « Nous avons les mains liées du fait que nos prérogatives sont drastiquement limitées. La distribution des logements est confiée à l'administration, ce qui est aberrant. Pour illustrer mon propos, je vous cite l'exemple des logements de type LSP dont la liste confectionnée par une commission de wilaya est composée en grande partie de non résidants de la commune », nous dit Medboua Ouali, 1er vice-président de l'APC d'Akbou. Ce qui illustre le mieux ce marasme économique et social c'est le nombre de logements en construction qui est de 800 logements, dont 500 sociaux et 300 toutes formules confondues pour 4500 demandes. Si les citoyens n'ont rien contre le melting-pot, il n'en demeure pas moins qu'ils trouvent incongru que l'attribution de logements se fasse au détriment des plus anciens résidants de la commune. Côté projets, Akbou affiche de grandes ambitions susceptibles de lui donner les moyens d'assumer sa vocation de capitale régionale. « Certes, nous avons beaucoup de projets mais nous sommes confrontés au problème du foncier qui a été dilapidé par le passé », nous dit M. Medboua. Dans ce contexte, il convient de souligner que bon nombre de citoyens estiment que le salut d'Akbou, qui patouille dans des problèmes allant de l'assainissement et la vétusté du réseau des eaux à l'incompétence et la raréfaction des assiettes pouvant accueillir des projets importants, viendrait de son éventuel statut de chef-lieu de wilaya.