En matière de programmes de logements ruraux, la wilaya vient de mettre définitivement fin à la formule « travaux à l'entreprise », une démarche accouplée à l'option pour des logements groupés. Cet abandon l'a été au profit, d'une part, de l'auto construction, et de l'autre, au profit des logements implantés en zone éparse, plutôt que regroupés en zone agglomérée. On se rappelle que la précédente formule avait été adoptée en réponse à l'échec de l'auto construction. En effet, il s'est avéré, faute d'un inopérant suivi technique, qu'une fois le crédit CNL accordé, il était en partie détourné par l'attributaire, ou lorsqu'il ne l'était pas, la part du bénéficiaire n'était pas consentie par l'intéressé. Au bout du compte, l'on se retrouvait avec des carcasses de maisons non achevées ou alors avec des gourbis réalisés avec les deniers de l'Etat. Pis, l'habitat réalisé l'était sans respect des normes anti-sismiques alors que Aïn Témouchent est une région à risques. Ces normes sont fixées au plus haut niveau de l'échelle. De la sorte, il avait été décidé localement qu'une fois le montage financier conclu, les travaux de réalisation devaient être confiés à des entreprises. Mais, comme les projets ne pouvaient être rentables pour ces dernières qu'en cas de logements groupés sur un même site, c'est en conséquence en zone agglomérée des communes rurales qu'ils étaient réalisés. De fait, les postulants résidants en zone éparse étaient exclus du programme de logements ruraux. Aujourd'hui, de l'aveu de certains responsables, il y aurait eu un détournement du programme de sa vocation. Mais il est certain que ce sont les surcoûts de la formule qui l'ont fait abandonner par la wilaya. En effet, en logements groupés en agglomération, il y avait la viabilisation (les VRD et la voierie) qui s'ajoutait et que l'on prenait en charge sur les PCD, alors qu'en zone éparse, le logement seul est financé. Au bout du compte, sur les 3 000 logements ruraux du quinquennal, les 2 000 déjà lancés vont être achevés, selon l'ancienne formule, alors que les 1 000 restants sont en train d'être injectés selon la nouvelle option.