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L'auto-construction pour éradiquer l'habitat précaire à Tizi Ouzou La vétusté des habitations fait peser une menace sur la vie de milliers de personnes
De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad à l'exception de quelques villes coloniales érigées par les colons sur les plus beaux et fertiles sites choisis au début du siècle dernier, la Kabylie n'est pas caractéristique par la densité de son tissu urbain collectif mais plutôt par les nombreuses habitations familiales ou individuelles qui ont par la suite commencé à apparaître, de moindre importance avec la «mode» de la construction de petites cités-dortoirs dans des localités proches des rares industries lancées vers la fin des années 1960 dans cette région. Globalement, ceux qui ont les moyens financiers recourent systématiquement à l'auto-construction, sinon on compte beaucoup sur la solidarité dans la construction d'habitations au profit des nécessiteux. Cette caractéristique capitale de l'habitat dans ces zones montagneuses apparaît fortement lorsque le wali de Tizi Ouzou avait, contre la logique des résultats et de l'engouement de la population, annulé dans le cadre de l'aide à l'habitat rural l'autorisation de construire en surélévation par le biais d'un arrêté en septembre 2009, alors que le taux d'intéressement pour cette formule, dépassant de loin toutes les autres propositions, avoisinait les 60%. En dépit de la promesse que ce programme ne serait pas plafonné et serait renouvelable dès la consommation des quotas engagés.C'est justement ce genre de formule qui pourrait peser dans la balance de l'éradication du vieux bâti, inclus dans la catégorie de l'habitat précaire, selon sa définition par la direction de l'urbanisme et de la construction (DUC) de la wilaya de Tizi Ouzou, laquelle a répertorié en 2007 98 sites classés dans la catégorie d'habitat précaire. Ceux-ci sont répartis à travers 18 daïras sur les 21 que compte la wilaya, en plus de 17 bidonvilles comprenant 680 habitations où végètent 728 familles. Au total, on signale 77 cités précaires de 3 147 habitations où vivent 3 438 familles. Dans un récent point sur la situation du programme de résorption de l'habitat précaire (PRHP), la direction de wilaya concernée avait annoncé un programme d'affectation de plus de 4 000 logements durant ces quatre dernières années. Ce programme est réparti sur 32 sites relevés à travers toutes les communes de la wilaya, dont 900 seront réalisés au chef-lieu de wilaya, qui arrive en tête du nombre d'habitations précaires. Pour anticiper sur les mécontentements que génèrent les retards dans l'exécution de ce programme, on a vite abordé le «volet» des contraintes de réalisation. A commencer par «l'éclatement du programme sur plusieurs sites», qui aurait des effets décourageants sur les chefs d'entreprise. Une région où le relief accidenté n'attirerait plus grand nombre d'entrepreneurs parce que les «surcoûts de réalisation et la flambée des matériaux de construction comme le ciment et même les autres agrégats sont légion». Cela dit, le programme en question (PRHP) pourrait répondre à son objectif qui est de faire disparaître du paysage les images hideuses des habitations précaires, selon le maître d'ouvrage, la Direction du logement et des équipements publics (DLEP). Une grande partie de ces demeures de fortune est recensée au niveau des anciennes citées coloniales, dont la plupart connaissent une mutation anarchique, temporaire et approximative et même compromettante pour leur avenir. Cependant, la wilaya fait savoir qu'il y a un autre paramètre à prendre en compte, à savoir la reprise par l'état des assiettes des bidonvilles, aussitôt leurs occupants recasés ailleurs pour éviter que d'autres personnes malintentionnées ne s'y engouffrent pour demander à bénéficier d'un logement social.En attendant, la crise du logement persiste à Tizi Ouzou et le vieux bâti menace de mort des milliers de personnes.