Ces derniers temps, Maghnia voit augmenter le nombre de ses mendiants. Originaires, pour la plupart d'entre eux, des villes périphériques, ils arrivent non sans intention que celle de pouvoir satisfaire leur nécessité primaire. Domiciliés dans des dortoirs, des bains, voire des hôtels, ils déferlent le matin et se déploient dans les marchés, les cafés… à la quête de ronds monétaires pour ensuite regagner leurs repaires à la fin de la journée, bien rassasiés. Usant de stratégies somatiques et verbales intelligentes, ils abordent les citoyens honnêtes qui, pris au dépourvu, inaptes à déceler leurs astuces, ils finissent par se plier à leur désir. Comme cet homme au café, qui glissa un billet à un mendiant et dont le regard croisa le nôtre, « ce pauvre homme ! », nous disait-il, en s'apitoyant sur son sort. « Ouallah, vous n'avez pas investi un bien faire ! », avons-nous répliqué du regard, également.