A chaque mois de Ramadhan, des dizaines de mendiantes investissent les artères de la commune pour demander l'aumône. Des mendiantes qui viennent pour la plupart d'autres wilayas et dont les âges se situent approximativement entre 15 et 50 ans. Ces dernières commencent leurs journées de « travail » vers 17 h, l'heure que choisissent les Tadmaïtis pour sortir, la chaleur oblige, faire leurs dernières courses et passer le temps avant l'heure de la rupture du jeûne. Et pour mieux rentabiliser leurs heures de mendicité, ces mendiantes, souvent habillées en vêtements déchirés et sales, sortes de tenues de travail portées dans le but d' attendrir les cœurs des gens, choisissent les endroits les plus fréquentés par les Tadmaïtis, à l'image du jardin public qui est toujours bondé de monde fuyant la chaleur qui règne dans les maisons ou bien sur les trottoirs de la grande rue où tous les 10 m vous croisez une mendiante, seule ou en compagnie d'un petit enfant qui est « utilisé » pour apitoyer les passants ; des enfants qui ne sont pas généralement ceux de ces mendiantes, mais qui sont des enfants prêtés par leurs vraies familles moyennant des sommes d'argent comme nous l'a indiqué un éducateur spécialisé dans le domaine de la protection de l'enfance et qui a eu l'occasion de travailler sur des cas d'enfants trouvés en compagnie de mendiantes mais qui ne sont pas les leurs. A quelques minutes de l'heure de la rupture du jeûne, ces mendiantes disparaissent pour on ne sait où, mais selon des témoins oculaires, des voitures les attendent quotidiennement au bord de l'autoroute pour les emmener certainement rompre le jeûne ailleurs, elles aussi. Cependant, la journée de travail n'est pas pour autant terminée pour certaines d'entre-elles. Au moment où les fidèles s'apprêtent à accomplir la prière de l'Icha, elles prennent place juste à l'entrée des trois portes de la mosquée pour tendre leurs mains à ces derniers qui ne peuvent résister aux prières des mendiantes.