Ces derniers mois, l'eau coule à flots des robinets à Annaba. Elle est pratiquement inexistante dans les quatre zones industrielles de la wilaya. Les opérateurs économiques ont beau ruer dans les brancards, rien n'y fait. Du côté des services concernés par cet aspect intimement lié à l'environnement socioéconomique, l'on fait la sourde oreille. Ainsi depuis des décennies, que ce soit à Pont Bouchet, à Meboudja ou à Berrahal, des entreprises publiques et privées et même des habitations sont dépourvues de ce précieux liquide. Dans ces trois zones, plusieurs entreprises ont réalisé des forages à l'intérieur de leur établissement. Une eau servie et consommée sans aucun contrôle bactériologique. « Je ne pouvais pas rester sans eau nécessaire pour la douche des travailleurs et l'entretien des bureaux, cuisine, restaurant et toilettes. Un problème d'indisponibilité de réseau d'alimentation se pose depuis des années. On nous a dit que sa mise en place nécessiterait d'importants moyens financiers. J'ai donc été obligé d'effectuer un forage à l'intérieur de mon entreprise », avoue Mohamed Tahar, chef d'entreprise dans la zone de Berrahal. C'est certainement le même problème qui se pose à Meboudja et à Pont Bouchet. Paradoxalement, en ces lieux l'eau coule en abondance. Tant et si bien que l'on n'hésite pas à procéder au lavage des voitures et autres moyens de transport en commun sur la voie publique. La loi portant réorganisation des zones industrielles a, certes, apporté des améliorations dans la gestion de ces infrastructures, mais le problème de leur alimentation en eau n'a jamais été abordé dans la wilaya de Annaba. Ces dernières avaient été à maintes reprises saisies tant par les responsables de la société de gestion des zones industrielles que par les patrons d'entreprise. Cette situation expliquerait pourquoi, après plusieurs années d'utilisation de citernes mobiles pour leur alimentation en eau, des petites sociétés de production, ont dû fermer. L'eau est source de vie, dit-on. A Annaba, sa rareté est un réel handicap à l'origine de la mise au chômage de plusieurs centaines de travailleurs.