Evoquer le bâti à El Bayadh revient, sans conteste, à dévoiler les multiples malfaçons qui dénaturent le tissu urbain et empêchent d'envisager un développement durable et harmonieux de la construction pour répondre aux normes établies en matière d'extension des agglomérations. C'est, en substance, ce que s'est évertué à démontrer, ce lundi, dans une intervention à la station radiophonique locale, le directeur de l'Urbanisme, en présentant la réflexion de son département sur le devenir des ensembles d'habitat qui regroupent l'essentiel de la population de la wilaya. Précisant que les approches qui ont été conduites jusqu'ici ont eu pour seule finalité d'engendrer un lourd contentieux qui ne sera pas prêt d'être réduit à plus ou moins brève échéance. Imputant aux agences foncières et aux municipalités l'enchevêtrement inesthétique qui n'a plus rien d'architectural et qui peut, par ailleurs, poser de sérieuses menaces sur la vie des personnes, pour s'être, en toute complaisance, fourvoyés dans une répartition effrénée, hors du cadre évolutif qui garantit le respect de la vocation de chaque espace. La culture du permis de construire et son corollaire, la nécessité de se conformer à des règles dans la conception urbanistique, plus qu'en tout autre endroit du territoire national, dira-t-il, n'a pas été, ici, drastiquement imposée quand elle n'a fait figure que d'une simple formalité sans impact réel sur l'aspect définitif des aires occupées. C'est tout sauf de l'architecture ! En somme, le plan d'occupation des sols n'a été un souci pour personne, sinon comment expliquer que 80% des constructions soient érigées non seulement en dépit du bon sens, mais en l'absence d'études préalables et en violation de la loi. M. Ben Abou indiquera à ce sujet que pour le seul mois de janvier, ses services ont relevé, à travers la wilaya, 157 infractions de ce genre qui exposent une bonne partie de leurs auteurs à la démolition des ouvrages qu'ils ont indûment construits. Résultat de ces omissions préméditées en contradiction avec ce qui se fait de mieux ailleurs, des quartiers entiers plongent leurs soubassements dans des sols instables, menaçant d'entraîner des glissements de terrains et agressifs qui corrodent un matériau insuffisamment dosé ou mal affermi. A Labiodh Sidi Ceikh, El Bayadh et à Ghassoul, ces lotissements ne peuvent recevoir d'espaces verts sans que des actions de confortement pour contenir le mouvement du sol ne soient envisagées. Sur la base de soupçons, onze études géotechniques sont menées sur autant de sites, pour déterminer les zones à risques lors d'aménagements ultérieurs. Et le dernier plan urbain qui doit réhabiliter plus de 54 quartiers, en mettant à contribution une enveloppe de 245 milliards de cts, sera incessamment lancé.