L'Entreprise de travaux routiers, hydrauliques et bâtiment (Etrhb) devant réaliser en partenariat avec Astaldi (Italie) le projet d'approvisionnement en eau potable et industrielle des agglomérations situées sur le couloir Akbou-Béjaïa à partir du barrage de Tichy Haf est en train de s'installer au niveau de la zone industrielle de Hellouane, dans la commune d'Ouzellaguen. Les travaux de réalisation de sept réservoirs de différentes capacités à Akbou, Ouzellaguen, Sidi-Aïch, Timezrit, El Kseur, Amizour et Béjaïa, le montage d'une station de chloration à Timezrit, la construction d'une usine de tuyaux en BPAT à Ouzellaguen et la pose des conduites principale et secondaires lui ont été, en effet, confiés par l'Agence nationale des barrages et transferts (Anbt). L'implantation d'unités industrielles dans la région est souhaitée, certes, mais la justesse de l'affectation d'un terrain de six hectares à cette entreprise par l'APC d'Ouzellaguen a, néanmoins, alimenté la polémique au sein de la population locale. Les plus sceptiques appréhendent particulièrement le licenciement des travailleurs une fois cette opération ponctuelle de transfert des eaux achevée. Pour démentir toutes ces rumeurs de contrat à durée déterminée, le directeur d'administration et des finances (DAF) de l'Etrhb tient à affirmer que « notre usine de fabrication de buses, actuellement en chantier, ne sera pas délocalisée. Elle participera durablement au développement local, donc à la résorption du chômage dans la mesure où nous ambitionnons de porter nos effectifs à 750 éléments ». Quant à la présence de personnel étranger sur site, autre sujet à supputations, notre interlocuteur précisera que « les 33 ouvriers chinois, à pied d'œuvre aux côtés des 195 autochtones, ont été appelés à la rescousse pour booster les travaux de ferraillage/coffrage. Ils sont là pour un délai ne dépassant pas les 45 jours ». Des précisions réconfortantes qui lèveront, en somme, toute équivoque. Si les travaux de construction de l'usine de fabrication de buses vont bon train, ceux relatifs à la pose des canalisations d'adduction d'eau n'ont pas encore été entamés. Ils se feront, tout de même, incessamment puisqu'une partie des conduites en fonte, importées de Chine par le partenaire Italien de l'Etrhb, vient tout juste d'être réceptionnée. L'échéance de 24 mois impartie à la réalisation de toutes les options du projet devant expirer fin octobre de l'année en cours sera sans nul doute outrepassée à cause, notamment, des contraintes liées aux expropriations des terres et au tracé semé d'embûches de la conduite principale. D'un linéaire global de 61 km, celle-ci aura à traverser maints obstacles (oueds, voie ferrée, gazoducs, routes…) avant de déboucher à bon port. Mais l'apport certain de ce projet hydraulique d'envergure pour l'AEP des riverains de l'oued Soummam est des plus prometteurs. La population qui s'est habituée, des décennies durant, à la pénurie d'eau étanchera sa soif vraisemblablement en été 2008.