Il doit servir pour l'alimentation en eau potable et industrielle des agglomérations situées dans l'axe Akbou-Béjaïa avec un débit journalier de 128 000 m3 qui doit alimenter un peu plus de 520 000 habitants. Le barrage de Tichy Haf, sur l'oued Bousselam, dans la commune de Bouhamza, situé au sud-ouest de la wilaya de Béjaïa sera opérationnel d'ici le mois de juin prochain. C'est ce que nous avons appris en nous rendant sur le site où on a pu constater que les travaux sont au stade des finitions. D'une capacité de 150 millions de m3, avec un bassin versant de 3 980 km3, il doit servir pour l'alimentation en eau potable et industrielle des agglomérations situées dans l'axe Akbou-Béjaïa, avec un débit journalier de 128 000 m3 qui doit alimenter un peu plus de 520 000 habitants. Il servira également pour les besoins de l'agriculture dans la vallée de oued Sahel qui va d'Akbou jusqu'à Bouira, en irriguant près de 10 000 ha de terres arables. En fait, c'est à la haute et à la basse Soummam que profitera ce projet tant attendu par les populations d'une des régions les plus peuplées du pays. Financée par un prêt koweitien, la réalisation de cet ouvrage de type “voûte”, une première en Algérie, a été confiée, deux ans après le lancement des travaux en 1986, à la société yougoslave Hydrotechnika, avant que le projet ne lui soit retiré à cause de l'embargo sur la Serbie et le Monténégro décrété par l'ONU. Le bailleur de fonds koweitien s'est également retiré à cause de la guerre du Golfe. Avec d'autres financements, notamment de la Banque africaine, c'est ensuite l'entreprise algérienne Cosider qui a pris le relais sur le terrain. Ces imprévus, ajoutés à l'épisode d'une digue qui s'est rompue lors d'une crue mémorable, ont occasionné un énorme retard dans les travaux du barrage dont l'achèvement prévu pour 2002 a été reporté à plusieurs reprises. Autre record à inscrire sur les tablettes du barrage, son coût prévisionnel. De l'ordre de 3,75 millions de dinars, il a été multiplié par dix, selon des sources proches de l'APW. Selon ces mêmes sources, les travaux du transfert du barrage ont également commencé. L'installation du réseau d'adduction à partir du barrage a été confiée au consortium Astaldi-Etrhb, formé par une entreprise italienne et une entreprise algérienne basée à Tizi Ouzou. Cette tâche qui absorbe d'ores et déjà une main-d'œuvre locale considérable, contribuant ainsi à réduire quelque peu le taux de chômage dans la région, va nécessiter près de trois ans pour son achèvement. Une fois achevée, cette conduite, longue de près de 70 km, desservira 22 communes situées de part et d'autre de la Soummam. Parallèlement à ces travaux, plusieurs stations d'épuration seront réalisées en aval et en amont du barrage aussi bien sur oued Bousselam que sur la Soummam. Il va de soi qu'en plus de répondre à la demande en eau potable des populations de centaines d'agglomérations et de booster l'agriculture dans ces régions, notamment l'arboriculture et les cultures maraîchères, en répondant aux demandes sans cesse croissantes d'industries dont l'eau est un moteur essentiel, il est également attendu du barrage de Tichy Haf de créer un microclimat qui va beaucoup favoriser la biodiversité dans la région. En termes plus imagés, le Tichy Haf va attirer autant les oiseaux migrateurs que les touristes de passage. Deux espèces rarissimes que l'on voit si peu sous ces latitudes. Djamel Alilat