De manière plutôt neutre, la presse a été citée à plusieurs reprises au procès de l'affaire BCIA par les avocats de la défense. Hier encore, l'un d'entre eux a introduit cet élément dans sa plaidoirie. Au-delà de l'histoire et des faits reprochés à l'accusé Bendjouka Djilali (6 ans requis), même si ce n'était pas pour dire quelque chose de palpable pour éclairer la justice, relever un quiproquo ou même réparer une erreur, le premier avocat de ce prévenu a cité hier El Watan juste pour évoquer l'intertitre « complicité positive » (entre guillemets, a-t-il tenu à préciser) d'une édition précédente, une formulation qu'il a lui-même entendue de la bouche de son « ami », un avocat de la partie civile lors de l'intervention de ce dernier. Il aura auparavant fait cas de la liberté d'expression, « sans réserve » selon lui, qui a prévalu lors de ce procès grâce au professionnalisme des membres de la cour. Un peu plus tard, ce même avocat tirera de sa serviette un article de presse d'un autre journal qu'il ne citera pas et lira, de manière tout à fait neutre d'ailleurs, un passage reprenant une des déclarations de la partie plaignante, c'est-à-dire Baghdadi Djamel, le directeur régional lui-même. Mais ce dernier ayant été entendu et interrogé directement pendant des heures, y compris par les avocats de la défense, on se demande quel intérêt y a-t-il à reprendre sa déclaration via un compte rendu de presse. A un certain moment, l'ancien directeur a effectivement déclaré devant le juge qu'à la limite Adda Larbi aurait subi une sanction administrative, mais c'était dans un contexte bien précis, celui que l'avocat n'a pas pris en compte et qui stipule que ceci aurait été le cas si cet accusé (présumé coupable) avait respecté les règles prudentielles et certaines instructions ou remarques de sa hiérarchie. Antérieurement, un autre avocat s'est également plaint de la presse, l'ayant cité nommément, et a repris les commentaires du représentant du ministère public concernant son intervention antérieure face à l'expert. A noter que beaucoup d'avocats se sont clairement exprimés pour dire qu'il faut laisser les commentaires de la presse, les considérations politiques et les avis de l'opinion publique à l'extérieur de la salle d'audience.