En ce deuxième jour du procès de l'affaire de détournement de 213,6 milliards de centimes de la BEA de Sig, où 78 personnes sont accusées et jugées par la cour de Mascara, l'accusé B. N., chef du service de caisse au niveau de la BEA, en détention préventive depuis le mois de mai 2003, a déclaré qu'il a été victime d'un complot de la part de certaines parties sans les citer. Selon ses déclarations devant le président de l'audience, Hade Abdel Karim, des chèques bancaires ont été introduits dans son bureau afin de l'impliquer après son emprisonnement dans l'affaire de la BCIA et avant la passation de consignes au nouveau directeur qui a remplacé l'ancien directeur, décédé à la prison d'Oran. Ajoutant que parmi les chèques introduits dans les tiroirs de son bureau, celui d'une valeur de 750 millions de centimes de l'accusé S. A., résidant à Alger, également détenu. L'accusé dira qu'il n'a pas procédé au visa du chèque en question, mais a demandé l'autorisation du chef de service des engagements du fait que le chèque de l'accusé était sans provision. Chose qui a été effectuée par le chef de service des engagements, qui a confirmé le visa du chèque après vérification du visa du chargé de la caisse. Un avocat n'a pas hésité de préciser à la presse que la thèse du complot contre l'accusé B. N., chef de service de caisse, n'est pas à écarter du fait que l'un des membres de la commission chargée de l'ouverture des tiroirs des fonctionnaires de la banque détenus est inculpé dans l'affaire et en état d'arrestation. Devant la presse, un responsable de la banque rejettera en bloc ces accusations, précisant que la commission qui a été chargée de l'ouverture des tiroirs des fonctionnaires de la banque détenus était composée de quatre membres, dont un représentant des travailleurs. Parallèlement, le chef de service des engagements et celui du service de caisse ont accusé directement l'ex-directeur de la BEA de Sig (décédé) d'être derrière ce scandale du fait qu'il a signé des chèque bancaires sans provision dont ceux de l'accusé S. A., qui a bénéficié en un mois d'un montant de 50 milliards de centimes. Ce dernier a déclaré qu'il avait remboursé ce montant 24 heures après avoir été avisé par la direction de la banque. Grosso modo, la majorité des accusés n'hésitent pas d'accabler l'ex-directeur de la BEA de Sig, qui a décédé à la prison d'Oran, en lui reprochant la mauvaise gestion, l'indifférence et la corruption. « C'est normal, l'ex-directeur de la BEA n'est plus, sa mort a laissé une véritable chance aux accusés de se défendre », nous dira un avocat. Le déroulement du procès a connu de virulents débats entre la défense des accusés et ceux de la partie civile ainsi que le parquet général, et ce, au cours des plaidoiries. Le président de l'audience, Hade Abdel Karim, a refusé, à plusieurs reprises, les questions relatives aux dispositions bancaires, en proposant le recours à l'expertise.