La filiale Biotic du groupe pharmaceutique Saidal a réalisé en 2006 un volume de production de l'ordre de 50 millions d'unités de vente. Une performance sans précédent, selon le premier responsable de l'unité, qui estime toutefois que l'actuelle politique du médicament en Algérie ne favorise guère le développement du générique. Spécialisée dans la production de solutés massifs, cette filiale offre un large éventail de produits de différentes classes thérapeutiques avec un chiffre d'affaire très important. Biotic a lancé une production de 50 millions d'unités de vente ce qui représente 40% de la production du groupe Saidal. Selon le premier responsable de la filiale , M. Zaounai, le plan de développement de Biotic , été établi depuis cinq ans, a permis d'amorcer cette nouvelle dynamique au sein de l'entreprise. Une nouvelle gamme de produits est aujourd'hui sur le marché. Il signale que 96 nouveaux produits ont été développés et lancé et 45 AMM ont été délivrées par le ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière. Une trentaine de dossiers de nouveaux produits sera incessamment déposée au niveau de la direction de la pharmacie en attendant les prochaines autorisations pour le programme 2007. L'objectif principal des dirigeants est de répondre au mieux aux besoins qui se font de plus en plus importants sur le marché national. La nouvelle gamme de produit concerne justement le traitement des maladies émergentes et ré-émergentes qui sont jusque là importés à coup de devises fortes. Le développement de produits génériques, moins chers et à forte valeur ajoutée, constitue la vocation même de l'entreprise . Pour mieux illustrer cette orientation , M. Zaouani cite à tire d'exemple les prix des produits génériques nouvellement développés en comparaison avec les prix pratiqués par la concurrence. Il fait remarquer que certains produits de Saidal sont cédés trois fois moins chers. Ces médicaments qui ciblent surtout certains pathologies lourdes sont , selon ses dires, accessibles à toutes les bourses et la demande en sera plus importante à l'avenir. Et de préciser qu'en matière de qualité,”les contrôles au niveau de Biotic sont effectués conformément aux normes internationales”, signalant en ce sens que “l'usine est dotée d'un laboratoire de contrôle de la qualité chargé de l'analyse physico-chimique, microbiologique et toxicologique”. Cependant, a-t-il signifié, “il est inexplicable qu'une entreprise nationale qui oeuvre à satisfaire la demande locale sur des produits essentiels, continue à faire face à des entraves liées surtout aux lenteurs dans l'examen des dossiers pour l'enregistrement et le remboursement”. Pour lui, “les services du ministère de la santé devraient faire preuve de plus de célérité pour rendre une réponse aux opérateurs”. "Il ne faut pas attendre six mois pour ensuite nous dire que le produit est rejeté. Il est arrivé que certains de nos produits atteignent la date de préemption, tant l'AMM avait tardée à être délivrée”, a-t-il affirmé, en ajoutant que “le remboursement des médicaments pose également problème”. A cet égard, notre interlocuteur estimera qu'il serait “plus judicieux de porter le produit sur la liste des médicaments remboursés juste après être enregistré comme cela ce fait ailleurs”. “Un nouveau produit non remboursé est comme un mort né. Le déremboursement concerne plutôt les produits les moins chers qui ont pourtant prouvé leur efficacité ", a-t-il souligné , en signalant que “la tarif de référence, instauré il y a une année, n'a arrangé en rien les produits fabriqués localement”. Aussi, fera-t-il remarqué, “ la production nationale reste confrontée aujourd'hui à des entraves qui l'empêche de répondre aux mieux à la demande du marché, notamment pour les maladies lourdes, car les investissement et la production sont orientés vers des médicaments qui n'ont aucune valeur ajoutée dans le schéma thérapeutique”. Et de plaider en définitive pour une politique du médicament plus claire, plus entreprenante et qui encourage en priorité le développement du générique.