Il parle de l'Algérie avec passion, encore plus du centre dont il a l'honneur de gérer, depuis sa réouverture en septembre 2006. « Son » bâtiment rénové et enrichi auquel il tient comme à la prunelle de ses yeux. David Queinnec, 40 ans, Tlemcenien d'« adoption », sans qu'il le confesse, est trahi par des sentiments qu'il voue humblement à une ville, sa culture et ses gens. Il nous en parle pudiquement. Avec un verbe simple, émouvant et sans fioritures… Le centre rouvre après douze ans de fermeture, avec un nouvel habit, une nouvelle politique pédagogique. Mais, d'abord, dites-nous, comment le destin vous a fait atterrir dans la cité des Zianides, vous qui n'aviez aucune attache avec l'Algérie, quasiment aucune idée sur ce pays ? C'est le cas de le dire, mais, c'est un événement d'envergure qui a chamboulé ma vie, si j'ose dire. C'est l'année de l'Algérie en France qui a été déclencheur pour moi. J'ai décidé instinctivement, j'allais dire, de relever le défi, celui de postuler à ce poste de directeur et venir dans ce beau pays, dans cette belle ville culturelle, historique… L'émotion a été encore plus grande en faisant connaissance avec la ville, particulièrement avec le bâtiment, comme vous dites ? C'est exact, j'ai ressenti une sensation indicible vis-à-vis de ce bâtiment qui avait une âme, une histoire, mais où il fallait tout refaire. L'ambassadeur, M. Colin De verdière, tenait à sa réouverture dans les meilleurs délais. Une mission ardue pour moi. C'était une course contre la montre. En fin de compte, mon équipe et moi avons réussi à relever le défi. Cependant, en dehors de la rénovation du site et du nouveau contexte avec lequel nous fonctionnons, mon souhait est de faire revenir les anciens adhérents, ceux qui, en 1994, étaient encore jeunes et qui sont aujourd'hui des adultes. Qu'on réapprenne à travailler ensemble. Vous apportez du sang neuf, des idées nouvelles, une politique nouvelle. Quel est votre appel ? Vous savez, un centre culturel français fonctionne avec des adhérents et on peut travailler ensemble, si les gens y sont attachés. Un vieux, par exemple, qui viendrait lire Le Monde ou le Nouvel Observateur me ferait énormément plaisir. L'établissement n'est pas ouvert uniquement aux étudiants, mais à toutes les catégories de la société. Nous sommes à mille adhérents, je voudrais que le nombre soit plus grand. Qu'on y adhère seulement, on trouvera un espace convivial où on aura droit à tous les arts (cinéma, théâtre, musique, conférence, cours de français…)