Les agriculteurs de la wilaya de Guelma ont fini tant bien que mal les labours-semailles. Ils amorcent timidement la campagne engraissement et désherbage, qui est une phase très importante dont dépend à coup sûr la prochaine récolte céréalière. Il est certain que la pluviométrie des semaines à venir pèsera de tout son poids sur les prévisions de cette campagne agricole 2006-2007. Selon le directeur des services agricoles de la wilaya de Guelma, qui affiche un air serein, les objectifs d'emblavement sont atteints. La superficie emblavée et ensemencéeet est de 80 000 ha. Selon lui, les fellahs ont bénéficié de toute l'aide technique nécessaire pour mener à bien leurs travaux. De cette superficie globale, l'on dénombre 36 000 ha en culture intensive, (il s'agit là de zones géographiques à vocation céréalière avec un excellent potentiel de production, en l'occurrence la région d'Oued Zenati). L'on a aussi 18 000 ha en culture intermédiaire ou semi-intensive, des zones qui méritent modérément des apports en engrais ; et enfin 26000 ha en culture extensive, situés dans des zones montagneuses, où le fellah s'adonne à l'agriculture vivrière. Des chiffres ronds ? Terrible, il faut remarquer cette justesse déconcertante des chiffres ! Pas un are n'est laissé au hasard, n'est resté en jachère ! Quant aux opérations de désherbage et d'engraissement, la campagne est à ses débuts. Sur l'ensemble des terres emblavées, 20 000 ha ont été engraissés et 6000 ha désherbés. Pour ce faire, nous dit-on, des journées d'information et de sensibilisation ont eu lieu à Tamlouka,et à l'institutde technologie moyen agricole de Guelma (ITMA) en direction des céréaliculteurs. Par ailleurs, certains d'entre eux que nous avons rencontrés à Oued Zenati et Sellaoua Announa sont dans l'expectative, et n'en sont pas moins sceptiques. Pratiquant la céréaliculture extensive, ils disposent de peu de moyens entre un tracteur rendant l'âme, une charrue à deux socs datant de l'entre-deux guerres et une vingtaine d'hectares surexploités. Le désherbage et l'engraissement ne disent plus rien pour eux, d'autant plus que les produits phytosanitaires sont hors de prix. Contrairement à ceux qui font dans l'agriculture intensive de multiplication des semences, ils reçoivent, nous dit-on, toute l'aide technique et même financière pour mener une bonne campagne.Concernant le programme national de reconversion qui consiste à inciter une frange d'agriculteurs à délaisser la céréaliculture pour l'arboriculture, il semble ne pas trouver preneurs à Guelma, et même des désistements ont été enregistrés. Mais là, c'est un autre problème à soulever avec le nouveau programme de relance de l'agrumiculture à Guelma.