Tous les ingrédients sont réunis pour faire de la commune de Chéraïa, une région des plus prospères. Elle dispose de plusieurs richesses naturelles, dont la serpentine, le kaolin, le marbre vert et surtout un littoral imprenable, où on découve la plage envoûtante de Tamanart de renommée internationale. La commune de Chéraïa relève administrativement de la daïra de Collo et se trouve à 7 km au sud-ouest du chef-lieu. L'appellation de cette ville viendrait, selon certains, de sa situation géographique exposée aux vents, tirée du mot arabe « Charaià » qui veut dire « les vents », selon les explications données par le P/APC. Durant la période coloniale, Chéraïa faisait office de grenier de blé et de réserve de produits maraîchers et laitiers. Son raisin muscat délicieux a été immortalisé par la poétesse Anna Gréki dans son poème commençant par « J'irai revoir Collo la baie des jeunes filles ». Tout ce gisement naturel en jachère attend une prise en charge qui tarde à venir. Selon le P/APC de Chéraïa, A. Belkahla, « toutes les démarches ont été accomplies et achevées et les marchés ont été attribués pour l'exploitation des gisements de la pierre verte et du marbre vert, mais curieusement la mise en exploitation tarde ». Avant l'arrivée du terrorisme dans les années 1990, le site touristique de Tamanart et sa zone d'expansion touristique de 15 ha assuraient à cette commune l'essentiel de ses ressources. Les estivants sont définitivement partis, et en dépit des liftings opérés ces dernières années pour enrayer les images de destruction, la tache reste indélébile. Tamanart attend toujours le rush d'antan et ne garde qu'un vague souvenir des régates internationales qu'elle abritait durant les années 1970 et 1980. Depuis, la commune de Chéraïa a rejoint les nombreuses communes indigentes de cette wilaya et ne compte désormais que sur les budgets de cette dernière pour prendre en charge les nombreuses préoccupations de sa population, estimée à plus de 22 000 habitants répartis sur 25 agglomérations, d'une superficie globale de 82 km2 d'un relief totalement montagneux. Pour 2007, la commune dispose de 50 millions de dinars qui ont été dispatchés, selon le P/APC, quant à l'assainissement, l'AEP, l'aménagement urbain, la construction d'une salle de soins à Echatt et la réhabilitation de deux aires de jeu. Cependant, ce qui est prometteur quant au désenclavement de cette région, c'est l'intérêt porté à la densification et l'amélioration du réseau routier, notamment - ce qui constitue le grand espoir de cette région- la route du littoral longue de 20 km, en voie d'achèvement et qui rendra les sites touristiques de Bougaroun et Tamanart facilement accessibles. Tamanart sera donc plus proche de Collo et jointe en un quart d'heure au lieu de 40 minutes actuellement. Cette route sera certainement un salut pour les bourgades enclavées de Bougaroun, Tamanart et Echatt.