Prévu pour être réceptionné fin décembre 2004, le programme de réalisation de 3500 logements de l'Agence algérienne du développement du logement (AADL) Annaba ne sera pas achevé dans les délais prévus. C'est ce qui ressort des déclarations faites par Mohamed Hami, son directeur régional. L'absence de main-d'œuvre chinoise chez la Compagnie Stat Construction Engineering (CSCE), le maître de l'ouvrage serait à l'origine de cet important retard. La situation ne s'étant toujours pas décantée, la direction régionale AADL a dû revoir la date de réception de son programme et celle des attributions. C'est ainsi qu'au lieu de fin décembre 2004 pour procéder aux attributions des 3500 logements, les attributaires devront prendre leur mal en patience. Pour éviter toute mauvaise surprise en s'engageant à avancer un délai qui ne sera pas respecté, la direction régionale de l'AADL a prévu la date limite du 30 juin 2005 pour attribuer une tranche de 2500 logements et fin décembre 2005 pour le reste. Interrogé sur le non-respect des délais de réalisation par la compagnie chinoise, le directeur de l'AADL a précisé : « Le boom économique qu'enregistre la Chine ces dernières années est à l'origine du tiers des abandons de poste des effectifs chinois. Une fois rentrer chez eux pour jouir de leur droit au congé annuel, les travailleurs Chinois ne reviennent plus. Le même problème se pose pour le recrutement de main d'œuvre spécialisée à partir de la Chine où les candidats pour le voyage en Algérie ne se bousculent plus. C'est donc avec un même effectif que l'entreprise chinoise active sur l'ensemble du territoire national. En tous les cas, nous avons pris nos dispositions pour qu'au plus tard fin décembre 2005, l'ensemble des deux programmes 2001 et 2002, soit 3500 logements, soient achevés et attribués ». Le délai avancé par le responsable régional de l'AADL reste du domaine de l'improbable. En effet, pour maintenir leur cadence de travail au préjudice des délais de réalisation impartis par le cahier des charges, la CSCE avance deux autres arguments : les difficultés d'obtention des visas au profit des travailleurs chinois et le non-paiement des réalisations des locaux commerciaux. Ils sont balayés par M. Hami qui affirme que le représentant de la société chinoise a été, à maintes reprises, invité à présenter ces situations et qu'à ce jour il n'a toujours pas obtempéré. Il a souligné : « Ce n'est ni plus ni moins qu'une argutie d'un représentant en mal d'arguments. Nous avons les moyens financiers nécessaires pour les règlements à terme des situations. Quant au problème des visas, rien ne nous engage sur la question. » Cependant, si malgré les difficultés auxquelles elle est confrontée, la société chinoise poursuit les réalisations de logements notamment à Annaba, d'autres chantiers sont pratiquement livrés à l'abandon. Il en est ainsi de ceux qui se trouvent sur la colline Rose au piémont de l'Edough à charge de l'entreprise publique algérienne Cosider. Chantier à l'arrêt Depuis plusieurs mois, les travaux sur ce chantier très important en matière de logements à réaliser, sont gelés. Les multiples mises en demeure de la direction de l'AADL restent sans suite. Au même moment, les demandeurs qui avaient fait le choix de ce site et qui ont versé leur quote-part financière ne ratent pas une occasion pour exiger un meilleur suivi des travaux. Ce contentieux comme celui qui pourrait résulter de la relation de travail avec les Chinois, est considéré comme étant un manque à gagner à tous les niveaux. Si pour M. Hami, l'entreprise Cosider est à la limite de ses capacités de réalisation avec un énorme retard dans les projets qu'elle a en charge, pour les Chinois, il s'agirait d'autre chose. Sur cette dernière question, il a précisé : « Tout contentieux est difficile à traiter et à solutionner. Il faut reconnaître que, d'une manière générale en matière de contentieux face aux entreprises étrangères, nous ne savons toujours pas nous comporter. Nos partenaires étrangers sont plus expérimentés dans ce domaine. Ils bénéficient du concours du service contentieux très étoffé qui ne rate aucune erreur le plus petite soit-elle pour éviter les pénalités et autres reproches. »