Il s'agit du décret 93-184 du 27 juillet 1993. Les émissions sonores émanant des foyers, établissements et unités industrielles ne devraient pas dépasser les 45 décibels. En vertu de ce texte de référence, toute émission sonore dépassant la limite fixée est considérée comme une « atteinte à la quiétude du voisinage ». Cette loi concerne, notons-le, aussi bien les foyers, les ateliers en tous genres, les salles de fêtes que les unités industrielles. En dehors du fait que les décibels émis restent assez difficiles à évaluer par le commun des citoyens, il est, en tout cas, évident que la limite fixée est, bien souvent, largement dépassée. Les bruits inhérents à la circulation automobile, le nombre de plus en plus élevé d'unités industrielles à forte nuisance sonore mais aussi les innombrables salles des fêtes ne répondant pas aux normes requises font de la capitale une ville très bruyante, donc ne respectant pas les dispositions du décret 93-184. Il est important de signaler que la réglementation relative à la nuisance sonore impose de nombreuses conditions aux personnes désirant investir dans un projet générateur de fortes nuisances sonores. D'après cette même réglementation, les propriétaires d'atelier, de garage ou encore d'usine sont tenus d'équiper leurs machines de manière à réduire sensiblement les émissions sonores. Les contrevenants sont supposés être traités au même titre que n'importe quel pollueur. Les salles des fêtes, qui ont beaucoup fait parler d'elles ces derniers temps, sont également censées respecter la réglementation en prévoyant des dispositifs réduisant les bruits. Le décret ne se limite pas seulement à ce genre d'établissement puisqu'il évoque également les foyers en précisant que les immeubles doivent être construits sans que soit perdue de vue la qualité acoustique de leurs murs. D'un autre côté, les immeubles devraient être construits aussi loin que possible des autoroutes et autres voies de circulation. Il est inutile de rappeler, à ce propos, que cette réglementation est loin d'être respectée à la lettre, de même que son suivi sur le terrain par les autorités est quasi inexistant. Par ailleurs, le nombre d'ateliers, de commerces et d'unités de production est appelé à augmenter, ce qui implique une indubitable aggravation du problème de la nuisance sonore dans la capitale. Par ailleurs, de nombreux chantiers ont été prévus ces dernières années par des entreprises de travaux publics. Certains de ces chantiers s'étalent sur de longues périodes, sans parler des nombreux autres projets de construction prévus à Alger. Toutes ces données nécessitent non seulement la mise en application du décret 93-184 mais aussi son adaptation aux nouvelles réalités de la ville. Réduire l'acuité de ce problème nécessite, par ailleurs, un vaste programme de sensibilisation en direction des citoyens. Une tâche ardue, car beaucoup continuent encore à faire la sourde oreille.