L'Algérie et la Tunisie ont arrêté hier le principe de dynamiser leur coopération militaire, à l'occasion d'une visite de quatre jours à Tunis de Abdelmalek Guenaïzia, ministre délégué auprès du ministre de la Défense. M. Guenaïzia et son homologue tunisien, Kamel Morjane, ont en effet convenu, à l'issue d'un long entretien, de développer la coopération bilatérale et de dynamiser les actions communes et les échanges. Les discussions entre les deux responsables ont porté, dans le détail, sur l'évaluation de l'état de la coopération militaire entre les deux pays et les voies de son impulsion, dans l'esprit des décisions de la deuxième commission mixte de coopération militaire (Tunis 2006) et de la préparation de sa troisième session prévue à Alger dans le courant 2007. La coopération militaire algéro-tunisienne, qui est encadrée par un accord signé en 1983 et actualisé en 2001, a vu la réunion de la première session de sa commission mixte se tenir en 2005 à Alger, rappelle-t-on. Abdelmalek Guenaïzia — arrivé dimanche en Tunisie — doit visiter des installations militaires tunisiennes à Bizerte (60 km au nord de Tunis), le centre national tunisien de télédétection et l'école de guerre de Bortale Hayder. Aujourd'hui, il est prévu que le responsable algérien se rende au musée de la fraternité algéro-tunisienne de Ghardimaou, situé à la frontière entre les deux pays, et déposer une gerbe de fleurs au monument historique de Sakiet Sidi Youssef, village victime d'un bombardement de l'aviation française le 8 février 1958. La Tunisie et l'Algérie partagent un millier de kilomètres de frontière terrestre et collaborent étroitement dans la lutte antiterroriste et pour la surveillance des mouvements transfrontaliers. A ce propos, il est fort possible que M. Guenaïzia et son homologue tunisien, Kamel Morjane, aient consacré une partie importante de leurs entretiens à l'étude du dossier de la lutte antiterroriste. Un dossier qui préoccupe actuellement beaucoup le gouvernement tunisien, notamment depuis la découverte, en janvier dernier, de réseaux terroristes puissamment armés en Tunisie. Partant, il n'est pas à exclure que les Tunisiens demandent à leurs voisins algériens de les faire bénéficier de leur expérience reconnue en matière de lutte antiterroriste.