Incluse désormais dans la stratégie nationale industrielle du pays, l'intelligence économique devrait, aux yeux des autorités publiques, bénéficier d'une large diffusion au sein des entreprises publiques et privées. La première école algérienne dédiée à l'intelligence économique (IE) verra le jour en septembre prochain. C'est ce qu'a annoncé hier le responsable du bureau conseil « VIP Groupe », Amor Zebar, lors d'un séminaire organisé à Alger sous le thème « l'intelligence économique et veille stratégique ». Ce projet, initié en partenariat avec l'Ecole européenne de l'IE (EEIE), vient combler un grand vide dans ce domaine où le concept de l'intelligence économique est quasiment ignoré par nos entreprises et nos institutions publiques ou privées. Il convient de rappeler à ce propos qu'un conseil de gouvernement a été récemment consacré à cette problématique dans le cadre du dossier portant « Stratégie et politiques de relance et de développement industriel » en Algérie, présenté par Abdelhamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements. Le gouvernement définit, à ce propos, l'intelligence économique comme étant un travail de « recueil, d'analyse, de traitement et de diffusion de l'information pertinente et utile qui contribue à la production des connaissances indispensables à la prise de décision et au pilotage des entreprises constituant le tissu industriel national ». Incluse désormais dans la stratégie nationale industrielle du pays, l'intelligence économique devrait, aux yeux des autorités publiques, bénéficier d'une large diffusion au sein des entreprises publiques et privées afin de garantir « la sécurité du patrimoine technologique et industriel national ». Hier, les experts intervenant au séminaire ont tous insisté sur l'intérêt que les entreprises économiques, mais aussi les institutions et les structures, confrontées quotidiennement au problème de la recherche de l'information, devraient s'initier au concept de l'intelligence économique. « Pour ce faire, des actions de sensibilisation sont proposées à l'adresse des managers afin de comprendre l'enjeu d'intégrer un processus d'IE dans l'entreprise, de s'initier à ses méthodologies et à celles de veille. » Par la suite, « ce sont ces entreprises qui devraient elles-mêmes créer les démarches pour se lancer dans l'intelligence économique, sans attendre que l'Etat le fasse pour elles », comme le préconise Benoit de Saint-Sernin, directeur de l'EEIE. Ce dernier a saisi l'occasion pour présenter quelques missions traitées par son école qui s'est spécialisée, entre autres, dans la veille sous ces différents aspects (concurrentiel, informationnel, d'image, etc.), dans l'intelligence des risques, le lobbying ou la recherche de contrat. D'autres experts ont eu également à expliquer le rôle de l'intelligence économique dans la protection de l'information et devront exposer, aujourd'hui, des cas concrets de réalisation de veille anticipative stratégique dans une PME. Des méthodes de cas d'application dans la mise en place d'un système d'information et d'outils pour la veille stratégique seront également présentées aux participants. Notons que le séminaire se tient avec la participation de sociétés françaises renommées dans le domaine de l'intelligence économique, telles que Digimind, Int-eco Consulting, LexisNexis, Covigilance et autres.