Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Cheikh Sid Ahmed Ould Babamine, a appelé hier les candidats à l'élection présidentielle, dont le premier tour se tiendra aujourd'hui à accepter le verdict des urnes. « Je lance un appel aux citoyens et aux acteurs politiques pour qu'ils réaffirment la maturité dont ils ont fait preuve lors des échéances électorales précédentes », a-t-il déclaré devant un parterre de journalistes au siège de la commission à Nouakchott. Rassurant que tout est fin prêt pour « une élection libre et transparente », M. Babamine espère que ce processus électoral connaisse le même succès qu'ont connu les quatre scrutins précédents. Un tel succès reste conditionné, précise-t-il, par l'acception du jeu démocratique par les uns et les autres. Selon lui, il n'y aura pas de perdants dans ces élections, car il s'agit d'ancrer la pratique en Mauritanie. Il se montre, en effet, convaincu que cela servira d'exemple dans la sous-région et dans le monde arabe. Pourvu que, insiste-t-il, le scrutin se déroule dans « le calme, la convivialité et la tolérance ». Il rassure qu'aucun incident ni requête n'ont été enregistrés jusqu'à présent par rapport à l'encadrement de la campagne et de l'opération de vote. Comme il ne doute pas du satisfecit des Mauritaniens quant à l'organisation de ces élections, lesquels, selon lui, croient dur comme fer à la transparence du scrutin et à la neutralité de l'administration dont le gouvernement a fait montre lors des dernières élections législatives et locales. Pour faire de cette élection une grande messe de démocratie, la CENI a lancé une campagne de sensibilisation à travers le pays dès le début de la campagne électorale. Son slogan : « Mon vote, c'est mon espoir ; oui ma voix compte ». C'est ainsi que des rencontres de proximité ont été tenues pour l'explication aux électeurs, en majorité analphabètes, du processus du vote, leur montrant ce qu'ils doivent faire une fois arrivés dans le bureau de vote. Des « taxis démocratie », autres caravanes, ont également sillonné toute la Mauritanie en vue de sensibiliser les citoyens sur l'enjeu de ces élections qui constituent un tournant décisif pour l'avenir du pays. Outre cela, la CENI a, de son côté, animé plusieurs meetings de sensibilisation appelant à voter massivement. Le travail de la CENI a été applaudi par l'ensemble des postulants à la magistrature suprême ainsi que les citoyens qui voient en cette commission indépendante le principal témoin et garant de la transparence de ces élections. Forte de son réseau qui couvre les 216 communes, la CENI dispose de représentants dans les 2378 bureaux de vote, réparties sur toute l'étendue nationale. Et afin d'empêcher toute éventuelle tentative de fraude, la CENI a pris les mesures appropriées. L'une de ces mesures est le vote à bulletin unique qui garantira la « confidentialité » de l'acte de vote, nous précise un membre de la commission. Le bulletin, faut-il le préciser, a été imprimé en Grande-Bretagne et selon notre interlocuteur, il est impossible d'y faire des copies ou de le scanner sans qu'il ne soit remarquable. Aussi, pour éviter leur bourrage, les urnes sont transparentes. Outre le travail de la CENI et les 800 observateurs nationaux, 312 observateurs internationaux relevant de l'Union européenne, de l'Union africaine, de la Ligue arabe, de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), de l'Organisation internationale de la francophonie, sont venus superviser ces élections. S'y ajoutent 39 ONG africaines. Selon le président de la CENI, aucun travail de coordination n'est prévu avec ces observateurs étrangers qui « sont totalement libres de leur action ».