Evidence n Il a déclaré, déjà hier, être «sûr» d'être élu. Les premiers résultats viennent confirmer sa déclaration. Mais les opposants ont vite dénoncé une «mascarade électorale». Le meneur du coup d'Etat du 6 août 2008 en Mauritanie, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, recueille 52,2% des voix à l'élection présidentielle qui s'est déroulée, hier, samedi, sur 61,17% des résultats dépouillés, a indiqué, ce matin, la commission électorale. Selon ces résultats partiels, le président de l'Assemblée nationale et candidat du front anti-putsch Messaoud Ould Boulkheir arrive loin derrière avec 16,63% des voix, suivi par le chef du principal parti de l'opposition Ahmed Ould Daddah avec 13,89%. Le candidat islamiste modéré Jemil Ould Mansour, qui se présentait pour la première fois, remporte 4,66% et se place devant l'ex-chef de la junte (2005-07), qui avait rendu le pouvoir aux civils au terme d'une transition souvent saluée comme exemplaire, le colonel Ely Ould Mohamed Vall (3,78%). Le taux de participation à cette échéance électorale est estimé à 61% sur un corps électoral estimé à plus de 1,2 million d'électeurs. Ces premiers résultats n'ont pas manqué de susciter la colère auprès des autres candidats qui ont vite dénoncé une «mascarade électorale». Le candidat du front anti-putsch, Messaoud Ould Boulkheir, qui parlait au nom de trois autres candidats : Ahmed Ould Daddah, du premier parti d'opposition, Ely Ould Mohamed Vall, ancien chef de junte (2005-2007), et Hamadi Ould Meimou, ex-ambassadeur et candidat indépendant, a déclaré que «les résultats qui commencent à défiler montrent qu'il s'agit d'une mascarade électorale qui cherche à légitimer le coup d'Etat du 6 août». Les quatre hommes ont publié une déclaration dans laquelle ils rejettent les «résultats préfabriqués» du scrutin, et appelé la communauté internationale à diligenter une enquête indépendante sur les irrégularités constatées. Ils ont enfin demandé aux «entités compétentes» comme le Conseil constitutionnel et le ministère de l'Intérieur de ne pas «accepter la validation» des résultats et au peuple mauritanien de «se mobiliser pour mettre en échec ce coup d'Etat électoral». Le général Mohamed Ould Abdel Azziz a fait part de sa certitude de gagner. «Je suis sûr, nous passerons au premier tour. Ce sera la victoire de toute la Mauritanie, du peuple mauritanien», a-t-il déclaré à la presse, peu après avoir voté, près du palais présidentiel. Quelque 320 observateurs internationaux, notamment de l'Union africaine (UA), de la francophonie et de la Ligue arabe, ont suivi le déroulement du scrutin. Une échéance qui devrait mettre un terme à la grave crise consécutive au renversement du premier Président démocratiquement élu du pays, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, qui ne s'est pas représenté cette fois-ci. Les élections se sont déroulées dans le calme et la sérénité. Aucun incident n'a été signalé.