La décision de l'Académie d'Alger d'assigner en référé les grévistes du lycée Emir Abdelkader n' a pas été au goût de ceux-ci. Cette décision, assurent-ils dans une déclaration remise vendredi à notre rédaction, intervenant 61 jours après le début du conflit, n'est que « la poursuite de l'opération de casse des grévistes ». L'action menée par les responsables de l'Académie d'Alger-Centre, qualifiée de véritable cabale contre le mouvement l'opposant à la directrice du lycée dont ils demandent le départ, intervient, relèvent-ils, après qu'une plainte eut été déposée par ces enseignants pour protester contre leur remplacement illégal par des vacataires et la violation manifeste du droit de grève. Cette action est qualifiée par les grévistes de « paradoxale » alors qu'ils ont proposé une médiation en la personne de maître Zahouane, président de la LADDH, visiblement refusée par les instances de l'Académie d'Alger-Centre. La cabale, comme la nomment les grévistes, vise, aux dires des 41 enseignants, à éluder les responsabilités de ceux qui « se présentent comme les défendeurs de l'intérêt de l'élève ». Ceux-ci, à la lecture de leur déclaration, avaient refusé le départ de la directrice alors qu'elle a été affectée depuis octobre à l'Académie d'Alger-Centre. S'il intervient, ce changement à la tête de l'établissement aurait épargné aux élèves une si longue grève, attestent les protestataires qui sont à leur deuxième mois de grève. L'Académie, qui a engagé cette action en référé, est accusée d'autoritarisme alors qu'ils prétendent, indiquent les rédacteurs de la déclaration, défendre l'intérêt de l'élève. Pour ces enseignants, l'objectif des responsables en haut lieu est de saborder toute velléité de syndicalisme en commençant par cet établissement. L'éventail de méthodes utilisées, indiquent-ils, pour casser le mouvement mené par Osmane est varié : pourrissement de la grève, quadrillage des élèves pour les isoler, etc.