Organisé conjointement par l'université Mentouri de Constantine, le Centre culturel français et l'Agence du bassin hydrographique constantinois-Seybousse-Mellègue, le colloque international sur la gestion de l'eau en Méditerranée s'est ouvert hier matin à l'auditorium Mohamed-Seddik Benyahia par une allocution du recteur de l'université, au cours de laquelle il a tenu à situer l'importance du colloque et les différentes thématiques qu'il s'est assignées de développer. Le consul de France a, lors de son intervention, plaidé pour une mobilisation des énergies scientifiques, techniques et économiques ainsi que pour « un échange de compétences vivifiant, fluide et rafraîchissant », et une coopération sérieuse entre nations aux fins de s'assurer une logique de développement durable et une gestion des ressources en eau à même de garantir un partage et un équilibre qui répondent aux aspirations de tous. Pour sa part, le directeur général de l'Agence du bassin hydrographique a eu à présenter le bilan des dix dernières années de gestion intégrée des ressources en eau en Algérie. A ce titre, l'on notera que ce n'est qu'en 1999 seulement, qu'une prise de conscience des enjeux réels de la gestion durable des ressources en eau a abouti à la création d'un ministère des Ressources en eau et ce n'est qu'en 2005 que le code des eaux, instrument cadre de la gestion nationale de ces ressources, a été amendé pour permettre la restructuration de ce secteur. Les outils fondamentaux d'une intendance raisonnable étaient enfin disponibles permettant ainsi l'élaboration de schémas directeurs régionaux qui, à leur tour, ont permis la réalisation tant attendue d'une stratégie nationale. L'eau s'avère être une problématique à la fois politique, économique, mais aussi culturelle, en ce sens que le concept de durabilité exige non seulement l'élaboration de stratégies croisées et communes, tel un plan d'eau méditerranéen réalisable - et qui n'est pas la mer à boire ! - , mais également un travail d'information et de sensibilisation qui doit impliquer la société civile et être prioritairement dirigé vers les plus jeunes. « Les classes d'eau », initiées par l'Agence du bassin hydrologique qui consistent en des tournées des établissements scolaires pour initier les élèves à l'importance de cette ressource, semblent peu suffire, cependant qu'il reste possible d'inclure dans les programmes scolaires tout un chapitre. La première journée de ce colloque devait également permettre au directeur de l'Office international de l'eau de France, Jean-François Donzier, de poser une question congrue à travers la conférence qu'il a donnée : « La crise de l'eau peut-elle être évitée en Méditerranée ? ». Sous un autre angle, l'enseignant-chercheur de l'université Charles De Gaulle III de France, Najib Zakka, a traité des symboles et mythes qui ont marqué cette ressource durant les différentes étapes de l'évolution de l'humanité. L'orateur s'est penché sur la problématique de l'eau et les enjeux géopolitiques actuels. Riche de par les multiples thématiques abordées, cette première journée a bien mis l'eau à la bouche des participants, venus nombreux s'abreuver à la source du savoir sur l'eau, -et n'est-ce pas judicieux que de signaler, au titre des chantiers du siècle, ce paradigme nouveau qu'est « la science de l'eau »-, sachant que l'eau de par sa rareté reste objet de convoitises et de tensions multiples. La deuxième journée promet, quant à elle, des enseignements aussi pertinents et instructifs, donnant raison aux organisateurs qui, il faut le dire et sans flottement aucun, ont réussi leur pari.