Depuis des décennies, la célébration de la Journée mondiale de l'arbre, le 21 mars de chaque année, a toujours été marquée par d'éternelles campagnes de reboisement qui, en dépit d'une motivation débordante des volontaires, ne donneront pas les résultats tant escomptés. Selon la conservation des forêts de la wilaya, la préparation de ces opérations n'est pas souvent menée d'une manière rigoureuse, s'agissant du choix des plants et des terrains. Sur les milliers d'arbustes plantés grâce aux efforts déployés par les associations environnementales constantinoises, une bonne partie n'aura pas la chance de survivre en raison d'une plantation anarchique et mal préparée, ne tenant pas compte de la nature et de la qualité du sol qui s'avère hostile dans de nombreux endroits. Ceci n'enlèvera en rien le mérite de ces clubs verts qui militent toujours pour un environnement sain au moment où la municipalité s'acharne à abattre des arbres séculaires dans les quartiers de la ville. Dans une cité de près d'un demi-million d'habitants, les espaces verts se rétrécissent au fil des années. Affichant une certaine légèreté face à l'état de dégradation des squares et des jardins publics, l'APC qui gère mal ces sites trouve toujours onéreux de réserver un budget pour assurer à ses citoyens un minimum de lieux de détente. L'exemple parfait s'illustre surtout au centre-ville où pas un seul des jardins publics ne donne une image réconfortante. Après la fermeture du square Bachir Bennacer depuis juillet 2005, pour des raisons qui n'arrivent plus à convaincre, et la dégradation du jardin Mohamed Guessoum, dans le quartier de Belouizdad, après des années d'abandon, le seul jardin El Istiqlal, ouvert près de la place Ahmed Bey, plus connue par Dounia Ettaraif, est désormais une vespasienne à ciel ouvert. Dans les cités de la banlieue, l'état des lieux est très peu reluisant. Hormis le square Beyrouth de Sidi Mabrouk et le jardin Abdelhamid Guerfi dans le secteur de Bellevue qui sont toujours visités, le reste des espaces encore « fréquentables » ne sont que des terrains vagues entretenus par les riverains. Il n'est guère étonnant de savoir qu'à Constantine, le citoyen a droit à 0,35 m2 d'espace de détente, soit juste un petit carré à peine suffisant pour rester debout à l'ombre d'un arbre, encore faut-il qu'il soit bien exploité, alors que la norme internationale est de 10 m2 par habitant. On en est vraiment très loin.