La stratégie gazière de l'Algérie va connaître un nouveau tournant avec le début de finalisation des projets pétrochimiques qui s'inscrivent dans la stratégie industrielle. La finalisation du projet aluminium de Beni Saf et celui de l'ammoniac et de l'urée d'Arzew qui consomment du gaz naturel vont influer sur la consommation de ce produit qui constitue avec le pétrole le grand pourvoyeur de devises du pays.Sept autres projets pétrochimiques sont en cours de négociation après les avis d'appel d'offres lancés au mois de janvier 2005. Le développement des capacités de production d'électricité avec la réalisation de nouvelles centrales électriques et le renforcement de la consommation du gaz naturel dans de nouvelles régions du pays vont encore faire appel davantage à du gaz naturel. Selon un bilan établi par Sonatrach à la fin de l'année 2005, « les ventes de gaz naturel sur le marché national ont connu une augmentation appréciable en s'établissant à 24,3 milliards de mètres cubes en 2005 contre 22,4 milliards de mètres cubes en 2004, soit un accroissement de la consommation de l'ordre de 8% ». Selon ce même bilan, « les livraisons pour Sonelgaz qui est le plus grand client du marché national ont enregistré une augmentation de l'ordre de 8% en passant de 15,1 milliards de mètres cubes en 2004 à 16,4 milliards de mètres cubes en 2005 ». La production d'électricité a consommé 10 milliards de mètres cubes tandis que la distribution publique et au profit des industriels a consommé 6,4 milliards de mètres cubes. En 2010, la consommation de Sonelgaz en gaz est prévue pour se situer entre 20 et 22 milliards de mètres cubes. Tandis que la consommation de gaz naturel sur le marché national pourrait être de l'ordre de 30 milliards de mètres cubes d'ici 2010, soit 5,7 milliards de mètres cubes de plus qu'en 2005. Avec la concrétisation des projets pétrochimiques, la consommation sera encore plus importante à partir de 2010. Si l'on prend en compte les objectifs d'exportation d'ici l'année 2010 qui sont de l'ordre de 85 milliards de mètres cubes par an, la croissance économique actuelle va accentuer la demande nationale en gaz naturel et accroître sa consommation. Si les projets qui concernent l'augmentation des capacités d'exportation ont déjà démarré ou en cours de réalisation, des arbitrages devront avoir lieu pour l'augmentation de la production des champs gaziers ou pour le lancement de nouveaux projets pour répondre à la demande. La relance économique et la concrétisation des projets industriels vont devoir influer sur la stratégie gazière qui a été surtout marquée par les exportations, la principale source de revenus en devises du pays. Même si les réserves de gaz sont disponibles, le développement des projets gaziers va connaître une nouvelle donne. Les réserves de gaz représentent 56% du total des réserves d'hydrocarbures en Algérie. Ces dernières ont été estimées par Sonatrach à 130 milliards de barils équivalent pétrole dont 40 milliards récupérables. Durant l'année 2005 et selon un bilan de Sonatrach, la production nationale de gaz naturel a été de 152 milliards m3, soit une croissance de 5% par rapport à l'année 2004. Le champ géant de Hassi Rmel a assuré 65% de cette production. Les ventes de gaz naturel sur le marché national ont représenté 24,3 milliards m3 en 2005. Tandis que les exportations ont totalisé 65 milliards de mètres cubes durant la même année. Déjà la production de gaz naturel a connu un net changement depuis 1980. Si la production d'énergie primaire était constituée de 87% de produits liquides en 1980, le gaz naturel représente actuellement 50% de cette production. La relance économique et la stratégie industrielle nationale vont beaucoup influer sur les orientations du secteur de l'énergie et la destination de la production nationale d'hydrocarbures.